Milan (awp/afp) - Le géant italien de l'énergie Enel a annoncé mardi qu'il se concentrerait, dans le cadre de son plan stratégique 2017-2019, sur la digitalisation avec un investissement de 4,7 milliards d'euros, et l'attention portée à sa base de clients, afin de soutenir sa croissance.

Le groupe a revu légèrement à la baisse ses prévisions d'investissements pour la période par rapport au plan annoncé un an plus tôt, à 20,9 milliards d'euros (contre 21,2 milliards).

Sur ces 20,9 milliards, 4,7 milliards seront consacrés à "la digitalisation de la base d'actifs d'Enel, ses opérations et processus, et à l'amélioration de la connectivité". Cela se fera via des réseaux et compteurs intelligents, des équipements contrôlés à distance ou davantage de digitalisation dans la relation clients.

Le groupe vise un milliard d'économies en 2019 par rapport à 2016 (contre 500 millions dans le précédent plan), grâce à une réduction des dépenses d'exploitation tirée par ce processus de digitalisation.

L'autre pilier de sa stratégie est l'attention portée à ses plus de 60 millions de clients dans le monde.

Concernant ses objectifs financiers proprement dits, le groupe maintient ses prévisions pour 2016, mais augmente légèrement ses objectifs pour 2017.

Pour l'an prochain, il table notamment sur un bénéfice net ordinaire de 3,6 milliards d'euros (contre 3,4 mds annoncés) et un Ebitda courant de 15,5 milliards (inchangé). Il versera un dividende minimum de 0,21 euro par action contre 0,18 en 2016.

Le bénéfice net courant devrait progresser en moyenne de 14% par an sur la période 2016-2019 et l'excédent brut d'exploitation (EBE) de quelque 5%.

Ces annonces étaient saluées par les investisseurs: le titre a fini en hausse de 3,13% à 3,762 euros, à la Bourse de Milan, dans un marché en progression de 1,37%.

Enel a précisé qu'il poursuivrait aussi la simplification de sa structure débutée en 2014, en particulier en Amérique latine.

- Pas de vente d'Endesa -

Il entend céder trois milliards d'euros d'actifs dans les trois prochaines années, en particulier dans la production thermique et des petits actifs en Amérique latine.

Concernant la Russie, le PDG du groupe, Francesco Starace a confirmé "un intérêt de plusieurs parties pour l'installation de Reftinskaya" et évoqué "des offres non sollicitées pour acquérir tout le périmètre d'Enel Russie". Mais "nous n'avons pas encore décidé de sortir de Russie", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Londres.

Il a également indiqué n'avoir "aucune intention de vendre (l'espagnole) Endesa", qu'il contrôle à quelque 70%.

Depuis l'arrivée de M. Starace à sa tête il y a deux ans, Enel s'est engagé dans une nouvelle stratégie, axée en partie sur les énergies renouvelables. Enel a ainsi achevé au premier trimestre l'intégration d'Enel Green Power (EGP), sa filiale active dans le domaine de l'énergie éolienne, solaire, hydroélectrique.

"Au début de l'année 2015, nous avons présenté notre stratégie de transformation" et depuis, "nous avons dépassé les objectifs que nous nous étions fixés", s'est félicité M. Starace.

"Avec une année d'avance, nous pouvons poursuivre notre stratégie. Sous l'impulsion du modèle d'activités durables que nous avons créé et qui porte ses fruits, Enel est maintenant dotée d'une organisation plus efficace et plus rentable", a-t-il ajouté.

Interrogé sur les conséquences de l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche sur les investissements du groupe aux Etats-Unis, en particulier dans les énergies renouvelables, M. Starace a indiqué ne pas s'attendre à des "problèmes" ou à une "révolution".

Concernant le référendum constitutionnel du 4 décembre en Italie, qui pourrait provoquer la chute du gouvernement de Matteo Renzi, il a dit ne pas "prévoir de tremblement de terre sur le cadre normatif après le référendum, quelle qu'en soit l'issue".

"Nous ne pensons pas qu'il puisse avoir d'impact sur le secteur de l'énergie, les changements normatifs ont déjà été introduits", par exemple pour le passage au marché libre, a-t-il dit.

Le résultat n'aura également aucun influence, selon lui, sur la mise en oeuvre par Enel de son programme de déploiement de fibre optique.

afp/rp