(actualisé avec précisions, éléments de contexte, autres sources)

par Silvia Aloisi et Stephen Jewkes

MILAN, 5 mai (Reuters) - La compagnie d'électricité italienne Enel s'apprête à présenter une offre pour une participation de contrôle dans le spécialiste de la fibre optique Metroweb afin de lancer son projet de réseau internet de haut débit, a-t-on appris jeudi auprès de deux sources proches du dossier.

Le déploiement d'un réseau de haut débit à l'échelle du pays est une pièce maîtresse du programme de réformes du président du Conseil Matteo Renzi, qui a enrôlé Enel, compagnie nationale, pour atteindre cet objectif.

L'acquisition de Metroweb, contrôlé par l'établissement financier public Cassa Depositi e Prestiti (CDP) et le fonds d'infrastructures F2i, renforcerait Enel face à l'opérateur télécoms Telecom Italia qui a lui-même des projets pour développer le haut débit en Italie.

Enel, plus important groupe de services aux collectivités en Italie, a créé une société dédiée au projet, Enel Open Fiber (EOF), et prévoit d'investir 2,5 milliards d'euros pour amener le haut débit dans les foyers italiens par le biais de son réseau électrique.

"Enel veut racheter la participation de 54% de F2i puis fusionner EOF avec Metroweb et effectuer une augmentation de capital pour financer ses investissements dans le haut débit", a dit une source.

Enel évalue Metroweb à environ 760 millions d'euros mais cette valorisation pourrait encore évoluer, y compris à la baisse, a-t-elle ajouté.

"L'offre devrait être prête dans les prochains jours", a affirmé une autre source.

F2i s'est refusé à tout commentaire.

Telecom Italia mène des négociations parallèles avec F2i et CDP pour mettre la main sur Metroweb, ont dit des sources la semaine dernière en confirmant des informations de presse.

Selon une source, Telecom Italia ne valorise Metroweb que 650 millions d'euros mais a mis dans la balance une participation dans sa filiale Sparkle, son prestataire de services à l'international qui intéresse les autorités.

Sparkle, propriétaire et opérateur de câbles de fibre optique qui s'étendent sur 570.000 km, passe pour être un actif stratégique car son réseau sous-marin dissémine des informations entre pays européens, méditerranéens et américains.

Entrer au capital de cette société permettrait à Rome de ne pas la laisser tomber entre des mains étrangères surtout au vu de l'influence grandissante de Vivendi, le groupe de médias français étant devenu en moins d'un an le principal actionnaire de Telecom Italia avec une participation de 24,9%.

"C'est comme un jeu d'échecs", a dit une des sources.

Deux autres sources au fait de la situation ont dit que les discussions se poursuivaient et qu'Enel n'avait pas encore présenté d'offre ferme pour Metroweb. (avec la contribution d'Agnieszka Flak, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Enel S.p.A., Telecom Italia SpA, Vivendi