Paris (awp/afp) - A mi-chemin de son plan de transformation lancé en 2016, Engie a commencé à voir les premiers résultats de ses efforts et de son changement de modèle, avec des résultats globalement supérieurs aux attentes au premier semestre.

Sur les six premiers mois de l'année, le groupe français a publié vendredi un bénéfice net en progression de 3,5%, à 1,28 milliard d'euros, et un bénéfice net récurrent, un de ses objectifs majeurs, stable à 1,5 milliard d'euros et en croissance de 15,5% en organique.

Surtout, Engie a pu compter sur une accélération de la croissance organique au deuxième trimestre de tous ses résultats, preuve, selon sa directrice générale, Isabelle Kocher, qu'"Engie évolue plus rapidement que prévu dans un environnement difficile", a-t-elle déclaré lors d'une conférence téléphonique.

Confronté au bouleversement du secteur européen de l'énergie, Engie a lancé début 2016 de grandes manoeuvres, avec des objectifs à trois ans, pour se concentrer à l'avenir sur les énergies renouvelables, le gaz, les services énergétiques et les activités à prix régulés ou fixés par contrat, moins risquées que celles exposées aux prix de marché.

A périmètre et changes constants, l'excédent brut d'exploitation (ebitda) a crû de 4% à 5 milliards d'euros (-0,1% en données publiées), au dessus des attentes du consensus d'analystes réalisé par Bloomberg.

"EN AVANCE"

Le chiffre d'affaires a lui atteint 33,1 milliards d'euros, en croissance de 1,6% et de 2,6% en organique.

Il a été tiré par la hausse des volumes dans l'activité achat-vente de gaz en Europe, la production des centrales thermiques en Amérique latine, en Europe et en Australie et par des révisions tarifaires sur les infrastructures qui ont compensé la baisse des ventes de gaz naturel et de la production d'électricité renouvelable, notamment hydraulique, en France.

Ces résultats sont "meilleurs qu'attendus", et confirment que le programme de transformation "est en bonne voie", ont constaté les analystes de Bryan Garnier.

Ces résultats ont d'abord été plutôt bien perçus à la Bourse de Paris, l'action Engie s'affichant en légère hausse de 0,65% à l'ouverture, mais elle refluait de 0,80% à 13,63 euros à 11H00, dans un marché en recul de 1,34%.

Le groupe est "en avance" à la fois sur son programme de cessions, sur ses investissements dans les nouveaux marchés porteurs et sur son plan d'économies, a insisté la directrice financière d'Engie, Judith Hartmann, lors de la conférence téléphonique.

Le groupe a ainsi prévu un programme de cessions de 15 milliards d'euros, dont 11 milliards ont déjà été annoncés comprenant la vente en cours de ses activités dans l'exploration et la production d'hydrocarbures au britannique Neptune Energy.

En parallèle, Engie prévoit d'investir 16 milliards d'euros dans ses nouveaux domaines d'activité, dont 12 milliards sont déjà engagés. Et au 30 juin, le groupe a réalisé 0,7 milliard des 1,2 milliard d'euros d'économies visées à horizon 2018.

OBJECTIFS CONFIRMÉS

En conséquence, Engie a confirmé son objectif principal d'un résultat net récurrent compris entre 2,4 et 2,6 milliards d'euros cette année et précise même qu'il devrait se situer en "milieu de fourchette", selon un communiqué.

Cet objectif repose désormais sur une prévision d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) inférieure à ce qui était précédemment attendu, du fait du traitement comptable de la cession en cours des activités d'exploration et de production d'hydrocarbures.

L'Ebitda est attendu entre 9,3 et 9,9 milliards d'euros en 2017, contre une fourchette précédente de 10,7 à 11,3 milliard d'euros.

D'ici la fin de l'année, "la croissance organique devrait demeurer soutenue sur nos trois moteurs de croissance", que sont les énergies renouvelables, les actifs régulés et les services, a estimé Mme Kocher.

Le groupe compte notamment sur la montée en puissance des contrats signés ces derniers mois dans les services énergétiques, la mise en service de nouvelles capacités de production, notamment en Amérique latine.

En revanche, la performance financière sera pénalisée par la baisse du tarif de distribution de gaz en France depuis juillet.

afp/fr