Paris (awp/afp) - Engie envisage de céder ou fermer sa centrale au charbon d'Hazelwood (sud de l'Australie), une installation très décriée par les ONG pour qui elle est une des plus polluantes au monde, a indiqué mercredi la directrice générale du groupe énergétique français.

"Nous sommes en train de regarder tous les scénarios possibles: fermeture, cession si l'Etat de Victoria nous dit qu'il n'est pas en situation de faire fonctionner la production d'énergie (...) sans cette centrale", a déclaré Isabelle Kocher lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat.

"Clairement, c'est dans notre plan de sortie du charbon", a-t-elle ajouté.

Le géant français avait annoncé en octobre 2015 renoncer à investir dans de nouveaux projets de production d'électricité à base de charbon, énergie fossile la plus polluante, une décision répondant selon lui à des préoccupations à la fois écologiques et économiques.

Détenu à environ 33% par l'Etat français, il a aussi prévu 15 milliards d'euros de cessions d'actifs sur trois ans dans le cadre de son ambition de se concentrer sur les énergies bas carbone, un virage stratégique visant à affronter un environnement énergétique difficile.

"Nous allons céder nos activités de production d'électricité à partir de charbon et nous allons céder nos activités de production de pétrole et de gaz", a expliqué Isabelle Kocher. Les cessions concerneront aussi les centrales à gaz qui empiètent sur les énergies renouvelables ou celles qui sont sujettes aux fluctuations des prix de l'énergie.

"Nous allons céder une partie de nos centrales de production d'électricité à partir de gaz" partout où elle ne sont pas en concurrence avec des centrales à charbon, "mais plutôt du renouvelable et partout, surtout, là où elles sont exposées aux fluctuations des prix de l'énergie".

La centrale au charbon d'Hazelwood est entrée dans le périmètre d'activités d'Engie (ex-GDF Suez) lors du rachat du producteur d'électricité britannique International Power en 2010. Elle avait notamment fait parler d'elle lors d'un incendie qui avait fait rage pendant plusieurs semaines dans la mine à ciel ouvert attenante qui l'alimente, enveloppant la petite ville voisine de Morwell (14.000 habitants) d'une épaisse fumée noire.

"Engie va se désengager", avait indiqué mardi la ministre française de l'Environnement et de l'Energie, Ségolène Royal, dans l'émission "Cash Investigation" de France 2, mettant en cause les pratiques du groupe français en Australie.

afp/al