(Actualisé avec victimes à Samawa)

BASSORAH, Irak, 15 juillet (Reuters) - Deux manifestants ont été tués dans des affrontements avec les forces de sécurité irakiennes, dimanche à Samawa, sur fond d'agitation grandissante dans les villes du sud de l'Irak où les contestataires protestent depuis une semaine contre la déliquescence des services publics et la corruption endémique.

"Des centaines de personnes ont tenté d'envahir un tribunal. Des coups de feu ont été tirés dans notre direction. On ignore qui tirait. Nous n'avons pas eu d'autre choix que d'ouvrir le feu à notre tour", a dit un responsable de la police.

Un peu plus tôt, dimanche, la police avait tiré en l'air tandis que des centaines de manifestants essayaient de prendre d'assaut le principal bâtiment gouvernemental de la ville de Bassorah, la grande métropole du sud de l'Irak, faisant sept blessés, a-t-on appris de source policière.

"Certains manifestants ont tenté de prendre d'assaut le bâtiment. Nous les avons empêchés d'y parvenir en utilisant des canons à eau et du gaz lacrymogène", précise-t-on de même source.

De sources policières, on indique que les forces de sécurité ont été confrontées à d'autres manifestations près d'un champ pétrolifère géré par Eni à Zubaïr, près de Bassorah. Dix-neuf personnes ont été blessées, dont trois d'entre elles à cause des feux.

La stabilité de la ville pétrolière de Bassorah, située sur la rive du golfe arabo-persique, est d'une importance cruciale pour les exportations d'hydrocarbures, qui représentant plus de 95% des recettes de l'Etat irakien.

Les vols aériens à destination de Nadjaf, ville également gagnée par la contestation, ont été déroutés vers Bagdad, a annoncé la télévision d'Etat irakienne.

L'aéroport de la ville sainte chiite a été envahi vendredi par des manifestants qui réclamaient eux aussi de meilleurs services publics et la fin de la culture de la corruption. (Aref Mohammed, Arthur Connan, Nicolas Delame et Eric Faye pour le service français)