Qualifiant leurs agissements de "grave négligence", l'ONG de défense des droits de l'homme précise que les groupes "mettent des semaines à réagir à des rapports faisant état de marées noires tout en publiant des informations trompeuses relatives aux causes et à la gravité de ces marées, ce qui peut avoir comme conséquence un dédommagement insuffisant pour les communautés affectées".

Un porte-parole de Shell a estimé que les allégations d'Amnesty étaient "fausses, sans fondement, ne prenant pas compte l'environnement complexe dans lequel évolue l'entreprise". Eni s'est refusé à tout commentaire à ce stade.

L'anglo-néerlandais Royal Dutch Shell et l'italien Eni figurent depuis des décennies parmi les acteurs pétroliers les plus actifs dans la région du Delta du Niger.

Cette dernière, située dans le sud du Nigeria, est l'épicentre de la production pétrolière du pays. La zone est un désastre du point de vue écologique, ravagée des décennies de marées noires à répétition, qui ont tué nombre d'arbres et autres espèces végétales.

Malgré cette situation, le nettoyage des marées noires relève de la gageure. Dans certains cas, des communautés locales empêchent les équipes de se rendre sur les lieux de la catastrophe, espérant par là, en laissant les dégâts s'aggraver, obtenir le plus grand dédommagement possible.

Si les compagnies pétrolières attribuent généralement les marées noires à du vol et à des actes de sabotage, elle sont aussi souvent provoquées par d'autres causes, comme la corrosion des installations.

(Paul Carsten, Benoit Van Overstraeten pour le service français)