Eni a annoncé dimanche la découverte de ce champ de gaz, baptisé Zohr, qui s'étend sur environ 100 km2 et pourrait contenir jusqu'à 850 milliards de mètres cubes de gaz.

Cette annonce a été bien accueillie en Bourse et le titre Eni a clôturé en hausse de 1,53% à la Bourse de Milan, qui a terminé en recul de 0,24%.

Dans une interview accordée au quotidien italien La Republicca, l'administrateur délégué Claudio Descalzi n'a pas exclu une éventuelle cession de certains lots, qui pourrait permettre de "donner de la valeur et de la solidité au bilan financier" du groupe.

Le groupe italien a déjà eu recours à cette option pour un gisement découvert au large du Mozambique, mais elle ne sera pas forcément indispensable dans le cas de Zohr, a expliqué Claudio Descalzi.

"Les investissements sont bien moins lourds qu'au Mozambique et le gaz (qui sera extrait du gisement égyptien) sera destiné au marché local, où les prix du gaz sont déconnectés de ceux du pétrole, qui sont actuellement à des creux de six ans", a-t-il déclaré.

Le montant des investissements initiaux pour lancer l'extraction de gaz s'élève à environ 3,5 milliards de dollars (3,1 milliards d'euros), a estimé lundi Khaled Abdel Badie, qui dirige la compagnie publique égyptienne de gaz Egas (Egyptian Natural Gas Holding).

"Lorsque le développement (des installations nécessaires à l'exploitation) du gisement sera achevé, le montant total des investissements atteindra 7 milliards de dollars", a-t-il ajouté.

Selon Jason Kenney, analyste chez Santander, Eni pourrait chercher à monétiser une portion conséquente de ce gisement, peut-être jusqu'à 30% ou 40%, dans les trois ou quatre années à venir.

Eni a été le premier grand acteur du secteur à réduire la rémunération de ses actionnaires pour compenser la chute des cours du pétrole et tenter de relancer la croissance de sa production.

(Crispian Balmer, Stephen Jewkes et Abdel Rahman Adel; Myriam Rivet pour le service français, édité par Véronique Tison)