Milan (awp/afp) - Le géant italien de l'énergie Eni, affecté par la faiblesse des cours du brut, a enregistré en 2016 une perte nette de 1,46 milliard d'euros, en net recul par rapport à l'année précédente, mais néanmoins supérieure aux attentes.

Les analystes tablaient sur une perte de 467 millions d'euros selon le consensus Factset Estimates. En 2015, la perte s'était élevée à 8,77 milliards.

Sur le seul quatrième trimestre, le groupe a enregistré un bénéfice net de 340 millions d'euros.

Du côté du résultat net ajusté, indicateur très suivi par le marché qui exclut des éléments volatils comme l'effet stock, Eni a publié une perte annuelle de 340 millions d'euros.

Comme prévu par le groupe, la production d'hydrocarbures a atteint 1,76 million de barils par jour l'an passé, soit l'équivalent de 2015. Et ceci malgré l'arrêt pendant un temps de la production d'un important site italien, celui de Val d'Agri, en raison de la mise sous séquestre d'infrastructures dans le cadre d'une enquête sur le non-respect de règles environnementales pour la gestion des déchets, accusations contestées par le groupe italien.

Sur le seul quatrième trimestre, la production s'élève à 1,86 million b/j, en recul de 1,5%.

Le groupe doit présenter un peu plus tard dans la journée son plan stratégique 2017-2020.

En décembre, Eni a indiqué qu'il tablait sur une production record en 2017, à 1,84 million de barils par jour.

La rentabilité du groupe a été nettement affectée par la dégringolade spectaculaire des prix du pétrole depuis 2014. Un baril s'échangeait mardi autour de 53 dollars. L'industrie est aussi touchée par la baisse de la consommation de gaz et de pétrole en Europe, et celle des marges de raffinage.

Le groupe italien entend concentrer de plus en plus son "business model" sur l'exploration et la découverte de nouveaux gisements.

En mars, Eni avait dit prévoir des cessions d'actifs pour sept milliards d'euros d'ici 2019, "essentiellement par le biais de la dilution de participations dans des découvertes récentes importantes".

Fin 2016, il a annoncé la cession de 30% de l'immense gisement de gaz offshore de Shorouk, en Egypte, au russe Rosneft pour 1,125 milliard de dollars. Il avait déjà cédé en novembre au britannique BP 10% de Shorouk, qui abrite le gisement de gaz offshore de Zohr.

Le groupe doit aussi vendre des parts de son champ gazier du Mozambique et dans des gisements pétroliers au Congo.

La publication de ces résultats intervient alors que le patron d'Eni, Claudio Descalzi, semble quelque peu fragilisé, le procureur de Milan ayant demandé récemment son renvoi devant la justice pour des faits de corruption présumés en 2011 au Nigeria dans le cadre de l'attribution d'un bloc pétrolier offshore.

Au total, le parquet de Milan a requis le renvoi de 11 personnes de même que des entreprises Eni et Shell.

Eni et Royal Dutch Shell ont nié toute responsabilité dans ce dossier.

afp/buc