Eramet enregistre pour la seconde fois consécutive l'une des plus fortes baisses de l'indice SBF 120 cette semaine (-3,52% à 108,15 euros). Le groupe minier français, qui a chuté de 15% la semaine précédente, est lourdement pénalisé par la baisse des cours des métaux de base. A titre d'exemple, le cuivre s'échangeait le 26 septembre dernier au prix de 6 800 dollars la tonne, au plus bas de 14 mois, bien loin du record de 10 190 dollars la tonne décroché en février dernier.

Selon Bloomberg, le métal rouge traverse actuellement sa deuxième plus mauvaise année depuis un quart de siècle, la pire année restant 2008 avec une chute de 54% des cours.

Les chances d'un rebond rapide des métaux de base semblent minces. Le prix du cuivre devrait encore fondre de 10% à 6 500 dollars la tonne d'ici le 31 décembre, d'après un sondage Bloomberg. Alors que les Etats-Unis et l'Europe désespèrent de trouver une issue favorable à la crise de la dette, ce sont les doutes sur la robustesse de la Chine qui viennent accélérer le décrochage du secteur des métaux.

Le secteur manufacturier chinois s'est contracté en septembre pour le troisième mois d'affilée en raison d'un affaiblissement de la demande mondiale. Ce mois-ci, l'indice PMI HSBC est ressorti en effet à 49,9, comme en août, en version finale. L'enjeu est d'importance : Pékin consomme 40% du cuivre mondial et est le premier consommateur de pétrole au monde.

C'est dans cet environnement dégradé que l'avenir d'Eramet risque de se jouer. Areva a confirmé ce matin son souhait de céder sa participation de 26% dans le groupe minier. Mais le dossier s'avère complexe alors que le PDG Patrick Buffet défend régulièrement l'indépendance d'Eramet et son importance stratégique pour la France.