En matière d'acquisitions, Essilor a décidément du mal à convaincre les marchés. Le titre du spécialiste de l'optique sousperforme légèrement le CAC 40 - il perd 1,04% à 114,55 euros dans un indice reculant de 0,74% - après avoir annoncé l'achat de MyOptique Group, l’un des leaders européens de la vente en ligne de produits optiques. Le montant de l’opération n'a pas été communiqué mais il concerne une société générant un chiffre d'affaires annuel de 57 millions de livres sterling.

La société se distingue par le succès de son modèle multi-catégories et multi-marques qu'elle opère à travers plusieurs sites Internet locaux, parmi lesquels Glasses Direct (lunettes correctrices) et SunglassesShop (lunettes de soleil sans correction) au Royaume-Uni, Lensbest (lentilles de contact) en Allemagne et LensOn (lentilles de contact) principalement dans les pays nordiques.

De plus, MyOptique Group met en œuvre l'innovation dans l'expérience consommateur et a développé plusieurs marques propres, dont London Retro et Scout chez Glasses Direct. Sa base active de clients atteint un million de personnes.

Cette opération entre dans les "initiatives de croissance" régulièrement annoncées par Essilor. Ces dernières concernent depuis plusieurs mois maintenant les verres et les ventes par Internet. Ainsi, en février dernier, le groupe français avait annoncé l'acquisition de Vision Direct, déjà au Royaume-Uni et déjà dans la vente en ligne de produits optiques. En tout début d'année, d'autres opérations de croissance externe avaient été menées au Brésil dans les mêmes domaines.

Mais à chaque fois, les investisseurs accueillent plutôt fraichement ces opérations successives qui comportent à chaque fois des risques d'exécution qui incitent à la prudence. Les analystes soulignent aussi régulièrement que ces acquisitions peuvent certes soutenir le titre mais également qu'Essilor doit aller plus loin dans le soutien à sa croissance organique. Cette dernière est pour l'instant trop dépendante de l'intégration des sociétés acquises.

D'ailleurs, signe de la fragilité de cette dynamique "en base homogène", Essilor a averti fin juillet sur la croissance organique attendue en 2016. En raison d'une mauvaise saison solaire, le groupe vise désormais une expansion autour de 4,5% contre autour de 5% précédemment.