Moody's, l'une des grandes agences de notation-crédit, a relevé hier soir son appréciation de la dette d'Essilor, alors que le géant de l'optique ophtalmique a l'intention de fusionner avec le lunettier Luxottica. La note de l'endettement de long terme d'Essilor a donc été maintenue à 'A2', l'échelon central de la catégorie dite de 'qualité moyenne supérieure'. Mais la perspective associée, qui présage de l'orientation future de la note, passe de 'stable' à 'positive'.

Selon Knut Slatten, vice-président de Moody's chargé du dossier, 'ce rapprochement (entièrement financé en titres via une OPE, ndlr) est favorable à la qualité de l'emprunteur qu'est Essilor puisqu'il va plus que doubler le CA du groupe' EssilorLuxottica, pour le porter aux environs de 15 milliards d'euros.

De plus, les métiers des deux sociétés sont jugés 'fortement complémentaires', et Essilor 'accédera au réseau de distribution de détail de Luxottica', souligne Knut Slatten. Sans oublier que des marques à forte notoriété, comme RayBan et Oakley, rejoindront son portefeuille.

Certes, Luxottica est un peu moins rentable qu'Essilor, mais les synergies attendues (entre 420 et 600 millions d'euros) sont élevées.

Sans les juger excessifs, Moody's dresse aussi la liste des risques liés à l'opération, à commencer par la différence de culture d'entreprise, plutôt axée sur la recherche chez Essilor, et sur les marques et la mode pour Luxottica. Le partage du pouvoir entre Leonardo Del Vecchio et Hubert Sagnères, les deux patrons actuels, est également cité.

Quid des autorités de la concurrence ? Certes, les deux groupes exercent des métiers différents 'et ne sont pas en concurrence directe sur la plupart de leurs marchés'. Cependant, EssilorLuxottica disposera 'd'une très forte présence dans l'ensemble de la chaîne de valeur en raison de son intégration verticale', indique Moody's.



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