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Dans son Bulletin économique intitulé Se concentrer sur les signaux, ignorer les bruits (version anglaise), Euler Hermes prévoit une diminution de 2 % du nombre de faillites dans le monde en 2015, soit un rythme bien inférieur à la baisse de 14 % observée en 2014. Ce ralentissement tient à un environnement économique mondial à plusieurs vitesses : la croissance régulière des pays développés est contrebalancée par des révisions à la baisse dans les pays émergents. « Les pressions financières et le risque de contrepartie continuent de poser de sérieux défis aux économies dans le monde entier, » souligne Ludovic Subran, Chef Économiste d'Euler Hermes. « L'alternance de phases d'expansion et de ralentissements dans les pays émergents n'aide pas le secteur privé. »

Le sous-investissement chronique au Brésil, la volatilité des politiques en Chine, la vulnérabilité du Mexique et de l'Afrique du Sud vis-à-vis de l'extérieur ou encore les problèmes intérieurs de la Russie constituent autant de raisons pour lesquelles les impayés augmentent et les risques sectoriels menacent les entreprises sur les grands marchés émergents. Selon Euler Hermes, le risque sectoriel augmentera de manière générale en Russie et dans les pays voisins, dans la construction mécanique au sein des pays producteurs de pétrole et chez les exportateurs en Suisse.

Sur les marchés émergents, les entreprises font face à d'importants obstacles, les composantes du risque pays se dégradant, ce qui se traduit déjà par une baisse de la note du Brésil et du Ghana. Euler Hermes estime que le nombre de défaillances d'entreprises va augmenter de 30 % en Russie, de 17 % en Turquie, de 11 % au Brésil, de 10 % au Maroc et de 8 % au Portugal. En 2015, à l'échelle mondiale, sept pays sur 10 afficheront encore des taux de défaillances d'entreprises supérieurs à ceux de 2007.

Les faillites connaissent en revanche une tendance à la baisse dans les économies avancées, notamment aux États-Unis, en Irlande, en Espagne et aux Pays-Bas. Néanmoins, l'atonie de la reprise économique mondiale en 2015 (+2,7 %) semble attester d'une demande encore faible. En Europe, les pressions baissières sur les prix devraient persister en 2015 avant de se relâcher fortement en 2016, conférant alors aux entreprises une meilleure marge de manoeuvre en termes de fixation des prix. L'évolution de l'activité économique (la croissance nominale du PIB) et celle des chiffres d'affaires des entreprises sont liées. Dans ce contexte, la croissance des chiffres d'affaires devrait rester faible (autour de +2% en Allemagne et au Royaume-Uni, +1% aux États-Unis et en France) ou nulle (en Italie), voire négative (-1% en Espagne) cette année.

« Après six années de profonde dépression, il semble que la baisse de l'euro et des prix du pétrole et la faiblesse des coûts de financement produisent lentement leur effet : l'Europe se redresse enfin », note Ludovic Subran. « Cependant, en l'absence de croissance nominale, les chiffres d'affaires ne progressent pas et les incitations à investir en masse sont inexistantes. Dans la zone euro, le déficit d'investissement s'élève à 240 milliards d'euros environ pour le secteur privé. »

Dans un autre récent Bulletin, Que nous mijote le commerce mondial ?, Euler Hermes montrait à quel point l'incapacité de fixation des prix affecte les exportateurs : en 2015, la croissance des échanges commerciaux devrait atteindre 4 % en volume, mais seulement 1,8 % en valeur.


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