Sur le marché des devises vendredi midi, la monnaie unique européenne se montrait quasi-stable contre sa contrepartie américaine (- 0,06% à 1,2744 dollar). Mais à son plus bas niveaux en près d'un an et demi, l'euro abandonne 7,4% depuis le début de l'année contre la devise des Etats-Unis.

Par ailleurs, l'indécision domine face au sterling (- 0,07% à 0,7808) et le franc suisse (+ 0,01% à 1,2073), la devise se montrant un peu plus alerte contre le yen (+ 0,19% à 138,90).

La thématique de la “grande divergence” entre la zone euro et les Etats-Unis, tant en termes de croissance que de politique monétaire, reste d'actualité. En effet, l'économie américaine accélère alors que le Vieux Continent stagne.

D'ailleurs, ce matin, on a appris que l'indice Gfk qui évalue le moral des consommateurs allemands est ressorti en première estimation à 8,3 points pour octobre, soit 0,3 point de moins qu'en septembre, et contre environ 8,5 points attendus par le consensus.

'Les attentes des ménages en matière conjoncturelle et de revenus reculent toutes deux au même rythme, ainsi d'ailleurs que les intentions d'achat', observe l'institut, qui attribue ce repli aux 'nombreuses crises internationales'.

Les cambistes de Société Générale indiquent d'ailleurs ce matin que 'comme un bouchon flottant dans l'eau vive, le dollar est entraîné vers le haut en raison de l'absence d'alternative pour les gestionnaires de fonds et les grands détenteurs d'actifs. Ajoutée à la divergence croissante des politiques monétaires, cette tendance devrait continuer à soutenir le billet vert contre les devises des autres pays du G10'.

A ce propos, Thibault Prébay, directeur de la gestion Taux chez Quilvest, écrivait d'ailleurs ce matin que 'le consensus table sur un objectif à long terme de 2,5% pour les taux Fed Funds. C'est sous-estimer l'ampleur du resserrement, qui se justifie désormais par la robustesse des indicateurs économiques américains. Nous pensons plutôt que les taux directeurs atteindront assez rapidement 4%, selon une progression par palier de 0,25% lors de chaque réunion monétaire à compter d'avril 2015'.

Rares sont, dans ce contexte, les arguments qui plaident contre le dollar. La remontée des taux d'intérêt à long terme américains, alors que ceux d'Europe sont 'scotchés' à de bas niveaux, nourrit mécaniquement l'appétit pour les actifs en dollars, tout en pesant sur ceux libellés en euros.

Principale donnée macroéconomique de la journée, l'estimation définitive de la croissance américaine au deuxième trimestre est très attendue. Le consensus table, globalement sur un relèvement à 4,6% de l'estimation précédente, soit 4,2%.

'C'est une période passée, mais qui compte du point de vue de sa part dominante dans le PIB annuel', commente à cet égard Vincent Ganne, analyste chez FXCM, selon lequel 'une déception serait le catalyseur pour un rebond technique des paires de devises en dollars et surtout une réplique de la correction estivale sur les marché actions, particulièrement en Europe'.

On guettera aussi l'indice de confiance du consommateur mesuré par l'université du Michigan, qui grosso modo devrait selon le consensus rester inchangé.


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