La monnaie unique européenne continuait de se replier ce midi sur le marché des changes, en perdant pour l'heure 0,17% à 1,1154 dollar, ainsi que 0,28% contre la livre à 0,7367. En cause : une déflation toujours menaçante, et des indices PMI moroses. La devise reste cependant stable contre le yen, à 133,87, et progresse de 0,20% contre le franc suisse à 1,0906.

“La devise européenne s'est légèrement dépréciée face au dollar, après la publication de l'estimation flash de l'inflation du mois de septembre par Eurostat. Les prix à la consommation ont reculé sur un an, relançant la spéculation autour de la taille du 'QE'”, commente Aurel BGC ce matin à propos de la séance.

En effet, le président de la BCE, Mario Draghi, a laissé entendre qu'il pourrait prolonger plus que prévu (soit pour l'instant jusqu'à l'automne 2016) le terme des rachats d'actifs obligataires menés actuellement au rythme de 60 milliards d'euros par mois. L'une des conséquences de cette politique, qui pèse sur les taux d'intérêt à long terme et améliore donc, d'un certain point de vue, les conditions de financement, est de dégrader le bilan de la BCE, qui constitue la contrepartie ultime de l'euro. Le QE tend donc à abaisser la valeur relative de l'euro.

Par ailleurs, l'actualité statistique de la matinée aurait pu être plus engageante pour le Vieux Continent. On a ainsi appris que l'indice PMI final Markit pour l'industrie manufacturière dans l'eurozone s'était replié 0,3 point à 52 points en septembre, soit un plus bas de 5 mois. 'Le risque d'un retour à la stagnation au cours des prochains mois n'est pas exclu', a averti Chris Williamson, économiste principal de Markit.

'Le plus fort recul des prix de vente enregistré depuis sept mois ainsi que la chute des prix des achats viendront renforcer les inquiétudes relatives aux tensions déflationnistes et devraient inciter la BCE à adopter des mesures plus agressives', a-t-il cependant ajouté.

Tel est également le point de vue de Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque selon lequel 'l'institution pourrait de nouveau évoquer la possibilité de prolonger son 'QE' (assouplissement quantitatif) au-delà de septembre 2016'.

'Le prochain catalyseur pour l'euro/dollar proviendra plus certainement de la BCE que de la Fed', corroborent ce matin les cambistes de Société Générale, selon lesquels les statistiques américaines ne font que contribuer au débat des membres du FOMC de la Fed.

'Plus l'économie globale ralentit, plus l'Europe est vulnérable (...). La BCE fera tout son possible sur les marchés pour empêcher une telle éventualité, bien qu'il ne soit pas encore l'heure”, ajoutent-ils.

Du côté américain, les cambistes suivront cet après-midi la publication des inscriptions hebdomadaires au chômage, l'ISM manufacturier au titre du mois en cours et les dépenses de construction d'août.

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