L'indécision était la première des caractéristiques de la monnaie unique européenne ce midi sur le marché des changes, où elle restait pour l'heure neutre contre le dollar (+ 0,05% à 1,1135) et le yen (+ 0,06% à 133,76), tout en grappillant 0,24% contre le franc suisse à 1,0875 et 0,46% contre le sterling à 0,7278. Mais la reprise n'est pas à l'ordre du jour : sur une semaine glissante, l'euro perd toujours 1,34% de sa valeur contre le billet vert américain.

Une fois de plus, les nouvelles provenant de Chine sont mauvaises, mais elles ne semblent plus impressionner les investisseurs. En effet, l'indice PMI manufacturier de la Chine est tombé en août à 47 points, contre 47,3 points le mois précédent. Rappelons qu'un indice sous la barre des 50 signale une contraction de l'activité. Jamais cet indice n'était tombé aussi bas depuis mars 2009, soit au plus fort de la crise financière. 'La contraction de l'indice suggère que la croissance a de nouveau ralentit au 3e trimestre alors qu'elle atteignait 7% au 2è trimestre', indique l'institut Markit, promoteur de l'indice.

Les cambistes de Société Générale estiment que 'l'effet Volkswagen' n'a pas épargné les changes ces derniers jours, ni surtout l'euro : 'il est inhabituel qu'une annonce n'affectant qu'une société dicte la tendance des marchés mondiaux, mais c'est pourtant ce qui se passe avec Volkswagen. Les malheurs du constructeur automobile n'aident ne soutiennent en rien l'optimisme économique ou l'appétit pour le risque et ils pénalisent l'euro, à la fois contre dollar et au yen', indiquent les spécialistes.

Mais ce matin sur le Vieux Continent, la tendance des PMI était meilleure : l'indice PMI 'flash' de Markit pour la zone euro c'est certes replié de 54,3 en août à 53,9 en septembre, mais cela “signale une croissance de l'économie de la zone de l'ordre de 0,4% au troisième trimestre', calcule Markit. Pour mémoire, selon Eurostat, le PIB de la zone euro a également augmenté de 0,4% lors des deux premiers quarts de l'année.

Quid des rumeurs selon lesquelles la BCE pourrait prolonger la date de fin de ses programmes de rachats d'actifs, selon plusieurs analystes jusqu'au début de l'année 2017 ? Ce QE, qui étend et dégrade le bilan de la banque centrale, tend naturellement à pénaliser la valeur relative de la devise dont elle a la charge. 'La BCE aimerait certainement que son programme d'assouplissement quantitatif offre un meilleur rendement, mais on peut se demander si ces chiffres (macroéconomiques, ndlr) sont suffisamment faibles pour la convaincre de prendre, dès à présent, des mesures plus agressives', se demande un opérateur.

Vers 15 heures, le président de la BCE, Mario Draghi, interviendra devant le Parlement européen. Selon Oddo & Cie, il a “toutes les raisons de répéter le discours accommodant de sa dernière conférence de presse. Le QE peut être étendu mais, à ce stade, c'est plus une possibilité qu'un réel engagement.”

Cet après-midi aux Etats-Unis, les cambistes guetteront principalement l'indice manufacturier PMI pour le mois de septembre, attendu en hausse par le consensus à 53,3, après 53 le mois précédent.

EG


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