Divergences de politique monétaire, guerre commerciale et crise turque : la monnaie unique s’engouffre dans des niveaux inédits depuis plus d’un an.

Alors que les statistiques américaines continuent d’afficher leur solidité, comme l’illustre la progression du PIB de l’Oncle Sam au deuxième trimestre (+4.1% en données annualisés, un record depuis 4 ans), la Réserve Fédérale ne masque pas ses intentions de procéder à deux nouvelles hausses de taux d’ici la fin de l’année. La FED se félicite en effet de la bonne santé économique des Etats-Unis, minimisant au passage les incertitudes commerciales.

Pourtant, les droits de douane ne cessent de grimper aux quatre coins du monde, sous l’impulsion du protectionnisme sauvage de Donald Trump. Le président américain s’acharne en particulier sur la Chine, l’UE qu’il qualifie sereinement d’ «ennemi» ou encore la Turquie, sur fond de tensions diplomatiques et d’inflation déjà galopante du côté de la Mer Noire (+16% sur un an).

Bien que la première puissance mondiale s’expose aux représailles de ses partenaires et voie déjà son déficit commercial rebondir, le Dollar bénéficie néanmoins de son statut de valeur refuge à ce stade.

La BCE, elle, ne semble en conséquence pas plus pressée qu’auparavant de normaliser sa politique monétaire. Déjà prudente quant au niveau de l’inflation sous-jacente (+1.1% sur un an au dernier pointage), l’institution se méfie des conséquences des nouvelles taxes américaines sur le commerce extérieur des Dix-Neuf ainsi que de l’exposition de certaines banques de l’Union monétaire à Ankara.

Techniquement, en données hebdomadaires, la monnaie unique parvient de justesse à préserver en clôture son principal support de long terme à 1.1430 USD. L’allure des moyennes mobiles à 20 et 50 semaines nous indique toutefois les difficultés actuelles de l’Euro qui pourrait accélérer vers 1.128 puis 1.0990 à l’occasion d’un prochain test du même seuil.