Toujours chahuté par le protectionnisme de la Maison-Blanche, le billet vert permet à la monnaie unique de rester ancrée à proximité de ses points hauts annuels, sans toutefois qu’elle puisse trouver l’élan nécessaire pour franchir un nouveau palier.

Offensif lorsqu'il s'agit de renégocier le traité ALENA, vindicatif quant à la balance commerciale de la Chine ou de l’Europe, va-t-en-guerre face à la Syrie et ses alliés, Moscou en tête, Donald Trump ne ménage effectivement pas ses efforts pour perturber la diplomatie internationale et menacer la croissance mondiale. Mais l'impact d'une telle politique sur les cours du Dollar ne semble pas contrarier Washington qui s’accommode bien volontiers d’une monnaie plus faible.

Sur le front monétaire, la FED prépare doucement les marchés à trois nouvelles hausses de taux cette année, soit quatre au total. En effet, plusieurs voix se font entendre quant à la nécessité de se laisser une marge de manœuvre suffisante en cas de nouveau ralentissement économique alors que l’inflation se redresse, les prix à la consommation progressant de +2.4% sur un an aux Etats-Unis, un record en douze mois.

De son côté, la BCE traverse une situation moins confortable. L'excédent commercial, principal atout de l'Union monétaire, pourrait d'abord être pénalisé à terme par le rétablissement de barrières douanières liées au protectionnisme américain d'abord, puis au Brexit. Une réalité qui pourrait altérer la confiance des investisseurs et peser sur la croissance. L'appréciation de l'Euro sur les douze derniers mois complique par ailleurs les projets de resserrement monétaire de Francfort alors que le niveau de la devise représente un sujet de préoccupation pour les exportateurs européens.

Graphiquement, l'Euro reste au contact du haut de son range mais se heurte toujours à notre résistance de long terme à 1.2457 USD. Un franchissement en clôture hebdomadaire devra donc d'abord être validé avant d'envisager davantage de momentum haussier en direction de 1.2962.