La monnaie unique poursuit son va-et-vient en marge du week-end pascal, se repliant dernièrement sous 1.23 USD, profitant mal des ambitions de la BCE et de la faiblesse du billet vert.

Alors que la croissance de l'activité privée ralentit pour le deuxième mois d'affilée en mars en zone Euro, Jens Weidmann, président de la Bundesbank et membre de la BCE, estime qu'il est temps pour l'institut d'émission de normaliser sa politique, de façon à s'offrir une marge en cas de ralentissement plus prononcé. Il juge ainsi réalistes les prévisions selon lesquelles Francfort cessera ses rachats d'actifs cette année et entamera un cycle de hausses de taux graduelles à partir de mi-2019. Des propos de nature à soutenir un peu la devise européenne alors que les inquiétudes du Conseil des gouverneurs quant au risque de guerre commerciale, à la volatilité du taux de change ou à la faiblesse de l'inflation avaient pesé dans les échanges.

De l’autre côté de l’Atlantique, bien que la FED ait procédé comme attendu à un nouveau tour de vis monétaire, relevé ses prévisions de croissance et rehaussé ses projections pour l'année prochaine, le Dollar peine toujours à rebondir durablement.

Une difficulté encore et toujours attribuable à Donald Trump et à une politique protectionniste décomplexée. Dernier évènement en date, un message du magnat de l’immobilier promettant une taxe sur des importations chinoises a fait répliquer Pékin qui menace d’appliquer des droits de douane sur certains produits américains. La tension semble toutefois redescendre d’un cran à mesure que se déroulent les négociations entre les deux grandes puissances.

Pourtant à terme, et la politique monétaire de la FED n'y change rien, le Dollar reste particulièrement vulnérable à la ligne de la Maison-Blanche et à l'imprévisibilité de son locataire.

En attendant, le recul du risque nord-coréen et l’estimation finale du PIB américain au titre du quatrième trimestre 2017 apportent un peu de soutien au Dollar. L’économie de l’Oncle Sam aurait en effet progressé de +2.9% en données annualisées sur les trois derniers mois de l’année passée, contre +2.5% auparavant et +2.7% attendu.

Graphiquement, chaque retracement de l'Euro revêt un caractère provisoire et offre une opportunité d'achat, en particulier lorsqu’il est amplifié par des prises de bénéfices de fin de trimestre. Nous continuons à privilégier les achats sur repli aux cours actuels puis à 1.2192 et 1.2065 en dernier recours mais n’attendons pas beaucoup d’activité sur le marché autour des fêtes de Pâques. Notons qu’au-delà des sommets annuels se tient une importante barrière d’options à 1.26, laquelle pourrait concentrer les attentions à moyen terme.