Dans deux heures, Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), prononcera un discours très attendu à l'issue du dernier conseil de gouverneurs de l'année. A cette heure, la monnaie unique européenne se montrait cependant bien orientée face à sa contrepartie américaine, en gagnant 0,29% à 1,0788 dollar. Elle a même atteint 1,0806 dans la matinée. Même si la tendance était quasi-neutre du côté du yen, du sterling et du franc suisse.

Les attentes du marché vis-à-vis de Mario Draghi semblent plutôt unanimes : le consensus table globalement sur une prolongation de l'ordre de six mois du programme de rachat d'actifs obligataires de la BCE, dont le terme prévisionnel est pour l'heure fin mars 2017. La cadence resterait fixée à 80 milliards d'euros par mois.

Chez l'Union bancaire privée (UBP), les gérants estimaient d'ailleurs ce matin que “la BCE devrait reporter l'échéance de son programme d'assouplissement quantitatif (QE), de mars 2017 à juin ou septembre 2017”, le temps que les incertitudes politiques passent et que l'inflation se reprenne.

“Aucune mesure de 'tapering' ( la réduction du montant du QE, ndlr) ne semble justifiée à l'heure actuelle, et les rachats d'actifs mensuels de 80 milliards d'euros devraient rester en place. Le débat pourrait refaire surface en juin prochain, en fonction de l'évolution de la croissance économique et de l'inflation', ajoute la banque privée helvétique.

Les modalités du QE pourraient aussi être modifiées en raison de l'étroitesse relative des marchés d'actifs visés par la BCE. Et bien évidemment, les nouvelles projections macro-économiques de la banque centrale seront suivies de près.

Les attentes du marché sont d'autant plus fortes que la BCE a clairement indiqué, lors de sa dernière réunion du 20 octobre, que ces décisions importantes seraient annoncées tout à l'heure.

Pour sa part, Aurel BGC fait preuve d'une opinion divergente : “nous privilégions l'hypothèse d'une réduction progressive des achats mensuels d'obligations dès le mois d'avril prochain, même s'il est difficile d'exclure que les banquiers centraux préfèrent annoncer une prolongation des programmes actuels, tout en prévenant dès cette semaine qu'un tel 'tapering' débutera au terme de la période de prolongation.”

Les cambistes de Société Générale (SG) osent la synthèse. Selon eux, Mario Draghi devra - une fois de plus - se livrer à un numéro d'équilibriste : ne pas décevoir le marché quant à l'extension du QE, mais aussi répondre aux exigences des plus 'faucons' des gouverneurs, qui veulent réduire le montant des rachats en raison des anticipations d'inflation.

SG se demande si Mario Draghi ne pourrait s'en sortir en annonçant la prolongation dans le temps du QE, mais sans préciser de montant. A suivre.

EG


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