Vendredi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne consolidait face à ses grandes contreparties : à cette heure, l'euro perdait 0,39% à 1,1398 dollar ainsi que 0,54% face au yen, à 127,60. La tendance était plus mesurée contre le sterling britannique (- 0,24%) et neutre face au franc suisse. Reste que sur la semaine, l'euro gagne près de 2% face à sa contrepartie américaine et a d'ailleurs touché un sommet annuel à 1,1448 hier.

Parmi les événements marquants de la semaine, on peut notamment retenir le rebond généralisé des taux longs à compter du 27 juin : par exemple, le rendement du T-Note américain à dix ans, qui le 26 juin se situait vers 2,14%, s'est tendu jusqu'à atteindre 2,26% ce midi. Le mouvement est plus marqué encore en Europe, ce qui plaide en faveur de la monnaie unique européenne sur le marché des devises : dans l'intervalle, le 'Bund' allemand d'échéance équivalente est passé de 0,24% à 0,43% et le 'dix ans' français de 0,60% à 0,78%.

En effet, de la Fed à la Banque d'Angleterre en passant par celle du Canada, et même la BCE, selon l'interprétation que le marché a fait des propos du président Mario Draghi, les banques centrales semblent d'être donné le mot pour généraliser le durcissement monétaire. Quoique selon un calendrier et des rythmes variés.

Concernant l'appréciation tendancielle de l'euro, “le mouvement se nourrit des espoirs de 'normalisation' prochaine de la politique de la BCE”, commente ce matin Aurel BGC. Et un stratégiste de poursuivre : “la hausse de l'euro est de nature désinflationniste. Elle va gêner la BCE dans sa volonté de normaliser (très) progressivement la politique monétaire. Mario Draghi avait rappelé à Sintra que la BCE ne pourrait agir que si l'inflation est proche de la cible des 2%. Or, les progressions de l'euro et des taux éloignent potentiellement cette perspective. La hausse de l'euro est en quelque sorte elle-même baissière pour l'euro”.

Quid de l'agenda statistique de la matinée ? En juin, a indiqué Eurostat ce matin en première estimation, l'inflation a progressé de 1,3% sur un an, soit un peu plus que prévu par le consensus (+ 1,2%), mais moins que le mois précédent (+ 1,4%).

“Ce chiffre plaide dans le sens la BCE, selon laquelle des pressions reflationnistes apparaissent”, commentent les spécialistes de Capital Economics. “Mais le taux central reste inférieur à 2% et sa hausse s'explique principalement par les tendances en vigueur en Allemagne”, nuancent-ils.

A propos des statistiques américaines attendues cet après-midi, les analystes de Saxo Banque mettent en avant l'indice “core PCE” pour le mois de mai, attendu en hausse de 0,1% d'un mois sur l'autre, après + 0,2%. Il s'agit de l'indicateur d'inflation le plus suivi par la Réserve fédérale.

“Sans surprise, comme c'est le cas depuis cinq ans, il devrait être encore sous l'objectif de la banque centrale américaine. On pourrait notamment noter un léger ralentissement en mai (passage de 0,2% à 0,1%), ce qui sera bien évidemment prompt à attiser le scepticisme croissant des investisseurs à propos de l'évolution économique de la première puissance mondiale”, commentent les spécialistes.

Les cambistes guetteront également l'indice de confiance du consommateur mesuré par l'université du Michigan pour juin, attendu stable à 94,5 points.

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