A quelques heures du terme de la réunion de la BCE, la monnaie unique européenne se montrait réservée sur le marché des changes face à sa contrepartie américaine, restant neutre à 1,0900 dollar l'euro. Une tendance inchangée qu'elle observait aussi contre le franc suisse. L'euro prenait en revanche 0,18% à 121,33 yens mais perdait 0,42% à 0,8453 livre.

A en croire les analystes, l'institut émetteur de Francfort n'annoncera rien de neuf tout à l'heure à l'issue de son conseil des gouverneurs. “Sur le fond, la réunion de la BCE de ce jour comporte assez peu d'enjeux”, commentent les analystes de Saxo Banque.

“Pour ainsi dire, l'allocution de Mario Draghi sera quasiment un non-événement, même si les investisseurs ne manqueront pas d'être à l'affût du moindre indice concernant l'évolution des prochains mois. Ils risquent toutefois rapidement de déchanter puisque plusieurs membres du conseil, dont Ewald Nowotny, ont clairement laissé entendre que rien ne va se passer avant la seconde partie de l'année, c'est à partir de ce moment-là qu'auront lieu les discussions à propos de la sortie des mesures accommodantes et surtout au sujet d'un relèvement des taux qui est, pour l'instant, anticipé par le marché au début de l'année 2018”, ajoutent les spécialistes.

Selon Aurel BGC, la BCE n'avancera pas ses pions avant un bon mois : “les investisseurs parient de plus en plus sur une inflexion du discours en juin, lorsque la présidentielle française sera passée”, indiquent les analystes.

L'euro/dollar ne réagit pas davantage au plan de réduction d'impôts présenté, aux Etats-Unis, par l'administration Trump. Il est notamment question de ramener le 'statutory rate' de l'impôt sur les sociétés de 35% à 15%.

Bien que de même couleur politique que le président, la majorité parlementaire républicaine n'a pas l'air décidée à laisser passer le texte en l'état. Nombre d'élus redoutent que cette baisse d'impôts ne soit pas financée et amène à un creusement de la dette fédérale, alors que le psychodrame sur le 'plafond' d'endettement revient justement sur le devant de la scène.

“Alors que la réduction du taux d'imposition des sociétés, de simplification du code des impôts et l'encouragement à rapatrier le cash détenu à l'étranger semblent, en surface, très positifs pour l'économie, les opérateurs de marché retiennent leur enthousiasme jusqu'à ce qu'il soit question du financement”, commentent les cambistes de Société Générale.

EG


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