Mercredi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne repartait à la baisse face à sa contrepartie américaine et a même frôlé les 1,17 dollar dans la matinée, marquant un plus bas d'environ six mois. A cette heure, l'euro recule de 1,41% à 128,79 yens, de 0,65% à 1,1620 franc suisse et de 0,51% à 1,1721 dollar. Il grappille cependant 0,13% à 0,8779 franc suisse.

Il faut dire que les principales statistiques européennes de la matinée ont été décevantes. Ainsi, les indices d'activité PMI composites publiés pour la zone euro au titre du mois de mai ont manqué les anticipations et confirmé un ralentissement conjoncturel. Par exemple, l'indice composite de l'Eurozone est ressorti à 54,1 points après 55 points en avril, et alors que les attentes se situaient à 55,1 points.

'La croissance de la zone euro se replie à un plus bas de 18 mois en mai', titre la note d'IHS Markit. 'Les données PMI flash sur le secteur privé de la zone euro signalent un ralentissement de la croissance de l'activité, des nouvelles affaires, de l'emploi et du volume du travail en cours en mai, ainsi qu'un repli des perspectives d'activité à 12 mois', détaille l'institut.

Certes, Chris Williamson, l'économiste principal d'IHS Markit, invite à la prudence quant à l'interprétation de ces chiffres : après les conséquences de conditions météorologiques difficiles, des congés maladie et des grèves en début d'année, 'de nombreuses entreprises interrogées attribuent la faiblesse de leur activité en mai à un nombre de jours fériés exceptionnellement élevé au cours du mois', souligne-t-il. On peut donc toujours envisager une croissance du PIB de l'Eurozone de 0,4% au 2e trimestre.

Cependant, selon M. Williamson, il paraît 'de plus en plus évident que le rythme de croissance sous-jacent a ralenti par rapport à la fin de l'année 2017, notamment au niveau des exportations'.

Chez Capital Economics, on souligne de nouveau, dans ces chiffres décevants pouvant entraîner une révision en baisse des prévisions de croissance, l'importance des éléments temporaires, et aussi des conséquences de la hausse du pétrole.

Cela étant, ajoutent les spécialistes, 'nous estimons toujours que la BCE indiquera, lors de sa réunion de juillet, que son programme de rachat d'actifs prendra fin cette année. Mais si le ralentissement économique se poursuit, la banque devra insister sur sa projection selon laquelle les taux d'intérêt resteront très bas pendant longtemps encore.'

Par ailleurs, au Royaume-Uni, l'indice des prix à la consommation de du mois d'avril est finalement ressorti à 2,4%, soit moins que les anticipations et le chiffre du mois précédent (2,5% dans les deux cas).

Signalons par ailleurs l'incertitude politique forte qui persiste en Italie, où deux mouvements populistes et anti-européens sont en pointe. Enfin, la Turquie, grand pays de 'l'étranger proche', fait face à difficultés économiques marquées notamment par une croissance ralentie, une forte inflation, et une devise en chute libre. Autant d'éléments de nature à susciter l'intérêt des cambistes pour les monnaies refuge, comme le yen et le dollar.

Sur l'agenda américain de l'après-midi, on guettera notamment l'indice composte IHS Markit pour ce même mois de mai, attendu à 55 points après 54,9.

EG




Copyright (c) 2018 CercleFinance.com. Tous droits réservés.