Alors qu'il était passé à Conserver sur Eurofins Scientific en octobre dernier, Jefferies est revenu sur sa décision et recommande désormais d'acheter le titre Eurofins Scientific tout en visant un objectif de cours de 325 euros. Lors d'un roadshow, le management du groupe a donc levé les craintes du broker concernant notamment les perspectives du marché du diagnostic avancé, mais aussi la création de valeur attendue des nombreuses fusions-acquisitions réalisées en 2015. Rassuré, Jefferies estime que tous ces paramètres devraient permettre au groupe d'atteindre ses objectifs 2020.

A cette date, Eurofins Scientific vise un doublement de ses revenus, à 4 milliards d'euros à taux de change constant, avec un objectif de croissance de 12,5% par an entre 2017 et 2020, dont 5% en organique chaque année. Jefferies rappelle que le groupe a historiquement toujours dépassé ses objectifs ou les a atteints en avance sur le calendrier prévu.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Points forts de la société
- Leader mondial de la bio-analyse pour les produits alimentaires (40 % des ventes), troisième mondial des test en biotechnologie (40 % des ventes) et troisième mondial des tests environnementaux (20 % environ);
- Marché très porteur, en raison d’un environnement réglementaire et sanitaire toujours plus strict et de la récurrence des « scandales » alimentaires, notamment aux Etats-Unis (22 % des ventes), en Allemagne (18 %), en France (17 %), en Scandinavie (12 %), au Benelux (11 %) et au Royaume-Uni (5 %) ;
- Montée en puissance dans les pays émergents – Brésil et Chili- et en Asie -Pacifique (10 % des ventes) ;
- Acteur incontournable dans l'agroalimentaire et diversification réussie sur des marchés de niche, telle la génétique où la qualité des tests d’Eurofins lui donne une légitimité scientifique forte ;
- Activité en grande partie résiliente (75% des revenus) et fortes barrières à l’entrée, renforcées par la base de données constituée depuis la création en 1987 ;
- Développement fondé sur la croissance externe, autour des 100 à 125 M€ par an ;
- Impact positif sur les comptes de la baisse de l’euro ;
- Situation financière saine renforcée en 2014 et 2015 par des financements hybride.

Points faibles de la société
- Secteur très consommateur de capitaux ;
- Hausse des valorisations dans le secteur de la sécurité, d’où un coût relevé pour la croissance externe ;
- Retard dans le redressement de IPL (analyse de l’eau) et restructurations des activités de Drug Discovery ;
- Valorisation élevée, proche des plus hauts historiques.

Comment suivre la valeur
- Activité marquée par une forte saisonnalité, avec des débuts d’année poussifs, et forte sensibilité aux conditions climatiques rigoureuses ;
- Poursuite des acquisitions aux Etats-Unis (près de 30 % des ventes ) ;
- Réalisation du plan 2012-2017 : chiffre d’affaires de 2 Mds€ en 2017, par croissance externe annuelle de 100 à 120 M€, et marge opérationnelle de 20 % au moins ;
- Objectif de 1,6 Md€ de chiffre d’affaires et de 20 % de marge en 2015 ;
- Capital contrôlé par la famille fondatrice Gilles Martin (46 % du capital et 52,7 % des droits de vote).

Pharmacie - Santé
La consolidation du secteur pharmaceutique se poursuit avec la fusion à 160 milliards de dollars entre l'américain Pfizer et le fabricant du traitement anti-rides Botox, Allergan. Cette opération donnera naissance au plus grand groupe pharmaceutique mondial. Elle présente deux avantages : premièrement le siège d'Allergan est en Irlande, où l'impôt sur les bénéfices est presque trois fois moins élevé qu'aux Etats-Unis. De plus, cette opération s'inscrit dans un contexte où les groupes pharmaceutiques ont besoin de renouveler leurs portefeuilles. Pfizer envisage de se diviser en deux entités distinctes, avec d'un côté les médicaments génériques et de l'autre les blockbusters, ces médicaments sous brevets capables de générer plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires.