L'action Eurofins Scientific perdait 7,7% ce matin à la Bourse de Paris, à 313 euros, après que le spécialiste de la bioanalyse a renoncé à un projet de levée de fonds par placement privé accéléré d'un montant supérieur à 300 millions d'euros. Une opération inhabituelle pour le groupe. Faisant état de conditions de marché “défavorables”, la direction d'Eurofins a annulé ce projet tout en confirmant ses objectifs financiers. C'est autant cette opération surprise (par nature dilutive) et son échec que sanctionne la Bourse ce matin.

Notons que le titre progresse toujours de près de 50% depuis le début de l'année et que sa capitalisation est de 4,8 milliards d'euros.

En effet, Eurofins avait annoncé, le 9 décembre, son intention de lever un million d'actions ordinaires supplémentaires (à comparer avec le capital actuel : 15,4 millions de titres) par un placement privé réalisé auprès d'investisseurs institutionnels selon la procédure de la construction accélérée de livre d'ordres. Ce qui aurait représenté une augmentation de 6,5% du nombre de titres en circulation et, au cours du 9 décembre au soir, une opération d'un montant brut de l'ordre de 340 millions d'euros.

C'est une surprise : jamais Eurofins n'avait envisagé d'augmentation de capital depuis octobre 2000.

'La direction compte utiliser le produit de ce placement de suivant l'approche disciplinée retenue par le passée', indiquait le groupe. Eurofins voulait allouer l'argent frais ainsi récolté 'à l'optimisation de la structure de son capital, et afin de pouvoir répondre rapidement aux opportunités stratégiques et créatrices de valeur qui auraient pu se présenter'. La croissance du groupe tient en effet, pour partie, aux acquisitions.

Mais l'opération a capoté : Eurofins Scientific a finalement renoncé hier à son augmenter son capital car 'après cette annonce, à 18 heures, les marchés de capitaux sont devenus plus volatils et le sont restés par la suite', se défend la direction selon l'argument souvent invoqué dans de telles circonstances. 'La direction a estimé que mener à bien ce placement privé dans des conditions défavorables pénaliserait de manière disproportionnée les actionnaires actuels du groupe', ajoute-t-elle.

Eurofins affirme cependant que cette déconvenue ne remet pas en cause ses objectifs financiers à court et moyen terme, qui ont été confirmés. Le groupe estime notamment avoir les moyens d'atteindre un CA de quatre milliards d'euros d'ici 2020.

Selon les analystes d'Aurel BGC, c'était “bien tenté”, mais le timing n'était pas le bon : “en décembre et à une semaine d'un relèvement probable des Fed Funds, le goût du risque est sérieusement émoussé chez les investisseurs, qui attendent que l'année se termine... Le timing n'était donc pas idéal mais au vu du parcours de l'action, il était tentant de l'exploiter pour lever de l'argent frais à bon compte”.


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