Euronext a officiellement lancé lundi une offre entièrement en numéraire de 625 millions d'euros sur l'opérateur boursier norvégien Oslo Bors VPS, qui a de son côté invité ses actionnaires à faire preuve de patience en raison d'offres concurrentes.

La Bourse paneuropéenne, qui avait dévoilé ses intentions dès fin décembre, a réaffirmé dans un communiqué avoir le soutien d'actionnaires représentant 50,5% du capital de la Bourse d'Oslo.

Stéphane Boujnah, PDG d'Euronext, a souligné au cours d'une conférence téléphonique que les actionnaires s'étant engagés à apporter leurs titres à cette opération ne pouvaient pas revenir en arrière même en cas d'offre supérieure.

A 11h00, le titre Euronext perd 0,87% à 51,55 euros alors que l'indice regroupant les valeurs européennes liées aux services financiers recule de 0,4%.

Oslo Bors a annoncé avoir reçu des marques d'intérêt d'autres candidats potentiels et a appelé ses actionnaires à attendre sa recommandation, attendue au plus tard fin février.

La Bourse d'Oslo avait déjà prévenu, après l'annonce initiale d'Euronext, qu'elle chercherait d'autres acquéreurs éventuels. Elle n'a pas précisé lundi d'où émanaient ces offres alternatives.

OSLO BORS CHERCHE À DÉTERMINER LA MEILLEURE OFFRE

"Le conseil d'administration s'efforce de trouver la meilleure solution pour les actionnaires et pour le marché financier norvégien", a dit un porte-parole d'Oslo Bors, Per Eikrem.

"Nous ne savons pas encore quelle offre pourrait au bout du compte être la meilleure. Nous cherchons à le déterminer désormais", a-t-il ajouté.

Euronext propose 145 couronnes par action en numéraire, ce qui valoriserait l'opérateur norvégien à 6,24 milliards de couronnes (625 millions d'euros ou 729 millions de dollars). Son offre ouvre ce lundi et se clôturera le 11 février prochain après Bourse.

Stéphane Boujnah a assuré que cette offre n'était pas hostile, mais sollicitée par les actionnaires d'Oslo Bors, et il a dit ne pas craindre un éventuel veto des autorités norvégiennes.

Euronext, qui est l'exploitant des Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne et Dublin, détient déjà 5,1% d'Oslo Bors mais une participation supérieure à 10% nécessitera l'approbation du gouvernement norvégien.

L'opérateur cherche à constituer un groupe de marchés boursiers paneuropéen diversifié mais les opportunités sont rares, soit parce que les opérateurs appartiennent déjà à des poids lourds du secteur, tels que le London Stock Exchange et le Nasdaq, soit parce que les actionnaires veulent rester indépendants.

Les autorités de la concurrence sont aussi vigilantes et elles ont ainsi bloqué un projet de mariage entre Deutsche Börse et LSE.

Oslo Bors répond à cette volonté de diversification d'Euronext avec sa position de premier plan dans les dérivés sur les ressources halieutiques et dans les services et le transport pétroliers.

(Jean-Michel Bélot et Bertrand Boucey, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Inti Landauro et Terje Solsvik