"Quel regard portez-vous à ce jour sur l’évolution des actions européennes ?
Malgré les tensions palpables ces derniers jours, nous sommes convaincus que plusieurs aspects positifs jouent en faveur d’une poursuite du rallye des actions européennes pour le reste de l’année. Tout d’abord, le rattrapage économique et boursier en Europe. Ensuite, la bonne orientation des résultats des entreprises. Les chiffres rendant compte des investissements sont très positifs.

Selon vous le net retour de flux de capitaux vers les actions européennes devrait perdurer…
Il n’y a pas d’élément perturbateur actuellement identifiable qui pourrait inciter à un fort désengagement, au contraire.

Pour autant vous préjugez que le marché va encore se faire un peu peur cet été...

Si nous ne tablons pas sur une rupture fondamentale par rapport aux précédents mois, nous pensons que nous aurons encore des à-coups cet été.
Alors que certaines bonnes nouvelles passent inaperçues, les écarts négatifs par rapport au consensus sont durement sanctionnés.
Il y a au sein de l’Eurostoxx de multiples valeurs bancaires. Celles-ci sont sensibles à toute nouvelle afférent à l’inflation.

Quels éléments spécifiques pourraient venir perturber les marchés cet été ?

Je vois deux points qui pourraient entraîner des perturbations au cours des prochaines semaines. Tout d’abord les fluctuations du cours du baril de pétrole. Ensuite, le risque politique notamment lié à la relation entretenue entre la Corée du Nord et les Etats-Unis.
Nous pourrions avoir des baisses prononcées. Cependant elles devraient rapidement s’ensuivre de hausses significatives.

Quid d’une éventuelle consolidation sur le front du marché des actions américain ?

Nous intégrons un risque élevé de consolidation au second semestre sur le marché actions outre-Atlantique. Les investisseurs pourraient réagir face aux promesses non tenues de Donald Trump et face aux difficultés rencontrées par ce dernier au sujet du relèvement du plafond de la dette.

Nous affichons en conséquence une grande prudence à l’égard des actions américaines.

De quelle manière appréhendez-vous la faible volatilité qui règne sur les marchés ?
Cette faible volatilité traduit le fait que l’on s’attend à ce que les taux demeurent bas durablement.
Cela peut être un sujet d’inquiétude, mais à moyen-long terme.

Quels biais géographiques ou sectoriels présentent votre allocation d’actifs à ce jour ?

En termes d’allocation d’actifs, nous sommes extrêmement engagés sur l’Europe. Nous avons substantiellement augmenté notre pondération depuis le début de l’année.
Parce que nous ne voyons aucun facteur solide qui justifierait que l’on revoit notre stratégie, nous avons vocation à maintenir cette inclination le reste de l’année, notamment sur les small et mid caps.

Sur un plan géographique, nous sommes davantage exposés aux pays cœurs de l’Europe, l’Allemagne et la France notamment. Nous sommes très en retrait du Royaume-Uni en raison du Brexit.

D’un point de vue sectoriel, nous parions beaucoup sur les sociétés qui évoluent dans le domaine de la défense dans la perspective d’une importante hausse des dépenses. Derrière cela se cachent des moyennes valeurs dans la biotechnologie, la biométrie, l’aéronautique.

Nous regardons avec attentions les valeurs pétrolières. Elles nous semblent intéressantes en termes de prix.

Qu’en est-il des valeurs bancaires ?
Nous avons allégé notre exposition sur les valeurs bancaires européennes. Nous jugeons le trade moins pertinent sur ces titres aujourd’hui. Les anticipations sur l’inflation nous paraissent erronées.
Tout porte à croire à ce stade que les banques centrales font face à un échec cuisant pour atteindre une cible d’inflation à 2%. Ce constat est flagrant si l’on se fie aux anticipations à cinq ans de l’inflation.
Nous restons cependant positionnés sur les valeurs bancaires françaises qui constituent des gages de sécurité.
"