Eutelsat Communications et ViaSat ont annoncé hier un partenariat portant sur la création d’une coentreprise qui associe les activités haut débit d’Eutelsat en Europe, à la technologie de pointe mise au point par ViaSat ainsi que son expérience de FAI acquise auprès des consommateurs. Dans la continuité d’une collaboration initiée il y a dix ans, Eutelsat et Viasat mettent aujourd’hui en commun leurs atouts et leurs ressources respectifs en Europe afin de développer l’activité haut débit existante d’Eutelsat et de lancer une activité de commercialisation directe de services d’accès haut débit.

La transaction est soumise à l'approbation des autorités compétentes et aux autres conditions usuelles. Sa clôture est prévue au cours du second trimestre de l'année 2016.

"A travers le satellite multifaisceaux KA-SAT, nous avons bâti une plate-forme de connectivité haut débit performante et puissante pour l'Europe. En tant que partenaire technique de ce programme, ViaSat a beaucoup contribué à ce succès. Aujourd'hui, le haut débit figure parmi les piliers de notre stratégie de croissance. C'est pourquoi, pour élargir notre offre, nous cherchons à nous adosser aux entreprises leaders dans ce domaine, mettant à notre disposition des technologies de pointe. ViaSat est un partenaire en qui nous avons confiance et que nous estimons, compte-tenu de sa capacité à définir des offres qui font désormais référence et à développer des technologies génératrices d'opportunités de croissance dans le haut débit. Nous entamons un nouveau chapitre de notre relation avec ViaSat et donnons un coup d'accélérateur aux services Internet de grande qualité, à un prix raisonnable", a commenté Michel de Rosen, président-directeur général d'Eutelsat.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Co-leader européen de l’industrie des satellites avec une part de marché de 30 % en Europe (y compris Europe centrale), présent à 66 % dans les applications video et à 20 % dans les services de données ;
- Activité fondée sur des contrats à long terme, de 10 à 15 ans (durée de vie d’un satellite) offrant une bonne visibilité du carnet de commandes, à des niveaux records (4,5 ans de chiffre d’affaires) ;
- Fidélité des groupes de télévision -plus de 5 000 chaînes diffusées- à un opérateur de satellites en raison du coût de réorientation des antennes paraboliques des clients vers une nouvelle position orbitale;
- Diminution des prix des lanceurs, ce qui diminuera les besoins en fonds de roulement, et essor de SpaceX dans des lanceurs et satellites à durée de vie plus élevée qui réduira les besoins en investissements ;
- Perspectives encourageantes dans la télévision 3D et le très haut débit (technologies nécessitant davantage de capacités satellitaires) entraînant une extension des lancements dans les prochaines années;
- Politique d’investissements élevée (800 M€ en 2014), essentiellement dans les pays émergents à forte croissance ;
- Baisse de l’euro favorable à la rentabilité, avec 3O % des ventes et dollar et seulement 12 % des coûts ;
- Priorité au désendettement tout en maintenant une politique de distribution de 75 %.

Les points faibles de la valeur
- Forte exigence historique des investisseurs sur les perspectives de croissance ;
- Dans la division données, concurrence des réseaux terrestres optiques et surcapacité en Afrique ;
- Dépendance relative aux budgets en forte compression de la défense américaine (11 % du chiffre d’affaires), et à la clientèle russe (5 %) à qui doivent être consentis des rabais pour compenser la dévaluation du rouble ;
- Moindre exposition que ses concurrents aux projets de Google/Qualcomm de lancement d’une TV connectée et de la diffusion de l’iTV qui menace le modèle économique des chaînes payantes, principales clientes des opérateurs satellitaires ;
- Irrégularités dans la croissance bénéficiaire, du fait du manque de visibilité sur les dépréciations (lancements et fermetures de satellites) ;
- Offensive de la concurrence en Afrique, de la part des autres opérateurs satellitaires et des spécialistes de la fibre.

Comment suivre la valeur
- Retour du statut de valeur de croissance grâce aux capacités satellitaires placées dans les zones de croissance –Asie, Afrique et Amérique latine ;
- Poursuite de la montée en puissance de l’UltraHD (4K) et développements dans la connectivité des objets ;
- Atteinte de l’objectif 2014-2015 d’un chiffre d’affaires en hausse de 4 %, puis, pour les exercices 2015-2016 et 2016-2017 de plus de 5 % en moyenne et d’une marge d’EBITDA autour de 77 % ;
- Exercice décalé clos le 3 juin ;
- Valeur non opéable (25,6 % des titres au Fonds stratégique d’investissement), dont la valorisation est freinée par l’éventuel désengagement total d’Abertis (encore 5 ,6 % du capital) derrière China Investment Capital (19,4 %).

Communication - Medias
La consolidation devrait se poursuivre dans les médias car le contexte est favorable à une poursuite des rapprochements, en particulier dans l'audiovisuel. Les grands groupes détiennent près de 13 milliards d'euros de liquidités, leur permettant de réaliser des opérations. Les sociétés du secteur, qui ont souvent des marges bien plus faibles qu'avant la crise, ont intérêt à atteindre une taille critique pour trouver des relais de croissance. Ainsi, dans la télévision, racheter des petites chaînes permet de tirer profit de la fragmentation de l'audience observée depuis plusieurs années. Jusqu'à présent, à la différence de leurs concurrents étrangers, les intervenants ont peu investi en France. Tous ont néanmoins affiché leur volonté de se développer dans le secteur des médias, sans compter sur les ambitions des opérateurs télécoms.