New York (awp/afp) - ExxonMobil a annoncé jeudi se lancer dans la recherche d'une nouvelle technologie de captage du dioxyde de carbone (CO2) à partir de la production d'hydrogène, dans le but de combattre les risques liés au changement climatique.

"Avancer des technologies économiques et durables pour capturer le dioxyde de carbone de gros émetteurs telles les centrales électriques est une part importante des recherches d'ExxonMobil sur les solutions de réduction des émissions afin d'atténuer le risque de changement climatique", a déclaré Vijay Swarup, vice-président en charge de la R&D chez ExxonMobil, cité dans un communiqué.

Le groupe pétrolier américain indique avoir déjà capturé plus de 6,9 millions de tonnes de dioxyde de carbone à des fins de séquestration en 2015 en utilisant des technologies déjà existantes.

Concrètement, ExxonMobil qui a noué un partenariat avec FuelCell Energy, spécialiste des centrales à piles à combustibles, entend notamment après reformage du gaz naturel, procédé consistant à séparer l'hydrogène du méthane, encore capturer davantage les résidus de CO2 pour pouvoir utiliser l'hydrogène comme combustible. Autrement dit, le groupe veut se passer des épurateurs classiques de gaz pour adopter la pile à combustible, ce qui permettrait de faire d'une pierre deux coups: la centrale à gaz va réduire ses émissions tout en produisant de l'électricité, assure ExxonMobil. Les épurateurs sont de gros consommateurs d'énergie.

Cette nouvelle technologie permettrait en outre de réduire "substantiellement" les coûts associés à la capture du CO2 pour les centrales à gaz, poursuit le groupe texan sans donner les détails financiers de ce projet.

Pour l'instant, la technologie n'a été testée qu'en laboratoire. Il faudrait jusqu'à quatre ans pour débuter une expérimentation pilote à grande échelle, indique ExxonMobil.

Cette annonce intervient au moment où la major pétrolière est critiquée de toutes parts pour ses initiatives destinées à torpiller les efforts de lutte contre le réchauffement climatique. L'Etat de New York, qui le soupçonne d'avoir dissimulé pendant de nombreuses années des études internes démontrant la responsabilité des énergies fossiles dans le réchauffement climatique, a lancé une enquête en 2015.

Ses actionnaires lui demandent une estimation de l'impact des politiques publiques environnementales sur son activité, tandis que les ONG environnementalistes financées par des membres de la prestigieuse et puissante famille Rockefeller veulent lancer une guérilla judiciaire contre le groupe.

afp/rp