Même motif, même punition pour ExxonMobil et Chevron qui ont publié à quelques minutes d'intervalle en début d'après-midi des résultats en baisse plus prononcé qu'anticipé. Les numéro un et deux du secteur pétrolier américain plongent de 4,2% à 79,52 dollars et de 3,51% à 89,78 dollars, soit les replis les plus prononcés de l'indice Dow Jones. Les déboires des deux majors sont faciles à expliquer : la chute des cours du pétrole au cours des 12 derniers mois a été trop importante pour être compensée par les coupes dans les dépenses.

ExxonMobil a ainsi vu son bénéfice net chuter de 52% au deuxième trimestre à 4,19 milliards de dollars, ou 1 dollar par action. Ses bénéfices n'avaient jamais été aussi faibles depuis 2009. La progression des résultats de ses activités chimique et de distribution n'a pas permis de compenser l'impact de la baisse des prix au niveau de la production de pétrole. Sa production d'hydrocarbures a cependant grimpé de 3,6% à 4 millions de barils équivalent pétrole par jour.

Confronté à un marché pétrolier en crise, la compagnie a réduit de 16% ses dépenses d'investissement et d'exploration à 8,3 milliards de dollars. La crise pétrolière a également contraint le concurrent de Total à être moins généreux avec ses actionnaires, leur reversant 4,1 milliards de dollars sur ce trimestre via des dividendes ou des rachats d'actions, soit 30% de moins qu'au deuxième trimestre 2014.

Chevron a pour sa part dégagé un bénéfice net de 571 millions de dollars, soit 30 cents par action, à comparer avec un bénéfice net de 5,7 milliards représentant 2,98 dollars par action un an plus tôt. Le groupe a en particulier passé cette année des charges pour dépréciation d'actifs à hauteur de 1,96 milliard et d'autres charges pour environ 670 millions de dollars car il est plus pessimiste à long terme sur les prix du pétrole.

« Les résultats du second semestre sont faibles, reflétant une baisse de près de 50% des cours du brut par rapport à l'année dernière », n'a pu que constater son PDG, John Watson.