Ce midi à la Bourse de Paris, l'action Faurecia saluait d'une hausse de 5% les annonces auxquelles la direction vient de procéder dans la cadre d'une journée de rencontres avec les investisseurs. L'équipementier automobile table notamment, à horizon 2018, sur une accélération de sa croissance et sur une progression sensible de ses marges. Il compte mettre l'accent sur les segments à forte valeur ajoutée et envisage, grâce à un bilan assaini, des acquisitions relutives.

Ce matin et séparément, l'équipementier automobile filiale de Peugeot SA a annoncé la signature de l'accord de cession de sa branche Systèmes extérieurs à Plastic Omnium, une opération annoncée en décembre dernier. L'activité concernée réalise deux milliards d'euros de CA annuel et a été cédée suivant une valeur d'entreprise de 665 millions. Après la finalisation de l'opération, le groupe aura effacé pratiquement tout son endettement net.

Ce qui permet à Faurecia de faire ce jour un point sur sa stratégie d'autant plus attendu que sa publication trimestrielle (T1), la semaine passée avait déçu. Le groupe avait notamment maintenu sa prévision 2016 d'une croissance organique de 1 à 3%, soit bien moins que celle du T1 (4,4%).

Or ce matin, Faurecia se montre plus ambitieux et table sur l'accélération de 'sa croissance rentable' : il entend notamment enregistrer une hausse annuelle moyenne de 6% de ses ventes de 2016 à 2018, soit '400 points de base au-dessus de la production automobile'.

Il faut dire qu'après 21 milliards d'euros de prises de commandes en 2015, un record, le montant de son carnet atteint 54 milliards, soit plus de 2,5 fois le CA 2015.

De plus, en 2018, le groupe vise une marge opérationnelle de 6% (contre 4,4% en 2015 et une prévision 2016 de 4,6 à 5%), un cash-flow net de 500 millions et un bénéfice par action de 5 euros par action. Or le consensus actuel n'en attend que 3,8 euros !

Pour ce faire, Faurecia entend notamment mettre l'accent sur ses secteurs dont la valeur ajoutée est la plus forte. Il entend aussi sur ses partenariats avec ses quatre principaux clients, 'la croissance avec un portefeuille étendu de clients du segment ″premium″ et ses relations renforcées avec des clients en forte croissance, dont Hyundai Kia, les constructeurs automobiles chinois et Cummins', indique un communiqué.

La Chine n'est pas oubliée : Faurecia entend y réaliser cinq milliards de CA en 2020 (contre 2,6 milliards en 2015), 'dont 30% proviendront des constructeurs chinois', par opposition aux filiales locales des constructeurs étrangers.

Rappelons que Yann Delabrière est actuellement le PDG du groupe mais que son bras droit, Patrick Koller, deviendra directeur général de plein exercice début juillet.

Patrick Koller a d'ailleurs déclaré que 'l'industrie automobile est en pleine révolution technologique en termes de performance environnementale, de connectivité et de conduite autonome et entreprend aussi un changement radical de business model. Faurecia sera un acteur majeur de cette transformation en renforçant son offre technologique grâce à des opportunités stratégiques et l'élargissement de son écosystème d'innovation.' Soit d'éventuelles acquisitions (qui devront être relutives) que lui permet son bilan désormais assaini.


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