À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,62% à 5.053,31 points et, à Francfort, le Dax a cédé 0,26%. Le Footsie britannique a conservé un gain de 0,10% soutenu par la baisse du sterling.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,65%, le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,33% et le Stoxx 600 de 0,42%, revenant vers ses plus bas de décembre 2016 à l'issue d'une quatrième séance consécutive de baisse.

Ce dernier a pourtant gagné jusqu'à 0,72% dans la matinée après la décision de l'agence de notation Moody's d'assortir d'une perspective stable la note de crédit de l'Italie, après l'avoir abaissée d'un échelon, écartant à court terme le risque d'une dégradation supplémentaire.

Les Bourses européennes, et Wall Street, se sont progressivement retournées à la baisse dans l'après-midi dans le sillage des banques italiennes. Le repli a logiquement touché la Bourse de Milan qui termine en baisse de 0,60%.

"Nous vivons des séances en montagnes russes. Il y a eu de l'euphorie ce matin et nous avons désormais les pieds sur terre. En vérité, rien n'a vraiment changé", déclare Carlo Franchini, directeur de la clientèle institutionnelle de la banque privée italienne Banca Ifigest. "Quelqu'un a probablement estimé que la notation de Moody's n'était finalement pas si positive."

Le Trésor italien a annoncé à la Commission européenne qu'il ne modifierait pas son projet de budget malgré les critiques qui lui ont été adressées, tout en promettant d'intervenir si le gouvernement ne parvenait pas à atteindre ses objectifs d'endettement et de déficits.

"La probabilité d'un dérapage budgétaire l'année prochaine est élevée", estime Cyril Regnat, chargé de la stratégie taux de Natixis, qui évoque par ailleurs des prises de bénéfice pour justifier le retournement de tendance.

Les perspectives de relance économique en Chine après une nouvelle série de déclarations coordonnées de soutien des autorités politiques et financières n'auront pas suffi à maintenir les Bourses en territoire positif.

TAUX

Le rendement du 10 ans italien a reculé de 12 points de base pour tomber à 3,508% après s'être détendu plus tôt à 3,307%, un creux de deux semaines et demi.

Le rendement des emprunts à deux ans est retombé à 1,467%, et le cinq ans à 2,78%.

Le rendement du Bund est remonté, lui, d'environ 2 points de base à 0,45%.

L'envolée des rendements obligataires italiens est due à la peur d'une sortie de l'euro, qui ne se produira pas, a affirmé lundi le co-vice-président du Conseil Luigi Di Maio.

Le 10 ans américain est, de son coté, en légère baisse à 3,190%.

VALEURS

A la clôture, les banques italiennes ont perdu 1,47%, après avoir pris plus de 3,5% dans la matinée.

Le compartiment lié à l'énergie et au gaz a décroché de 1,46% avec le repli des cours du pétrole.

Aux valeurs individuelles, Fiat Chrysler a gagné 2,98% après l'annonce de la cession de sa filiale de composants Magneti Marelli au japonais Calsonic Kansei, propriété du fonds américain KKR, pour 6,2 milliards d'euros.

Le groupe Rallye a pris 4,85% après avoir annoncé que sa filiale Go Sport avait reçu une offre ferme du fonds Equistone Partners Europe pour acquérir l'enseigne Courir à 283 millions d'euros.

A Milan, l'action Salvatore Ferragamo a bondi de 7,44% après l'annonce du décès de sa présidente honoraire, Wanda Miletti Ferragamo, vendredi à l'âge de 96 ans, qui devrait relancer les spéculations sur une possible évolution du capital.

Plus forte baisse du Stoxx 600, Philips a chuté de 8,69% après un résultat trimestriel inférieur aux attentes.

A WALL STREET

Après avoir ouvert en légère progression, les trois indices phares de New York ont emboîté le pas de l'Europe en se retournant à la baisse. Le S&P 500 cédait à la mi-séance 0,40%, le Nasdaq Composite 0,39% et le Dow Jones 0,63%.

Du côté des publications trimestrielles, Hasbro perd 5,21% après la publication de résultats inférieurs aux attentes en raison notamment de la faillite du distributeur Toys'R'Us. Dans son sillage, Mattel cède 1,55%.

Halliburton perd 2,89% après avoir dit s'attendre à un recul de son bénéfice par action au quatrième trimestre, en deçà des attentes du marché.

CHANGES

L'euro recule de 0,42% à environ 1,147 dollar en raison des doutes persistants sur l'Italie et le Brexit.

La livre sterling, qui évoluait déjà en baisse, a creusé ses pertes pour reculer de 0,77% face au dollar, à un plus bas de deux semaines et demi, et de 0,37% face à l'euro alors que s'exprime Theresa May devant le Parlement sur le Brexit.

Le dollar gagne 0,3% face à un panier de devises de référence.

PÉTROLE

Sur le marché pétrolier, les cours sont repartis à la baisse alors que l'Arabie saoudite s'est engagée à porter sa production de brut à un niveau record à l'approche de l'entrée en vigueur, le 4 novembre, des nouvelles sanctions américaines visant l'Iran.

Le Brent retombe sous les 80 dollars le baril et le brut léger américain abandonne 0,29% autour de 69 dollars.

A SUIVRE MARDI :

Les investisseurs prendront connaissance mardi de la première estimation de l'indice de confiance du consommateur en zone euro. L'agenda sera surtout chargé en résultats de sociétés des deux côtés de l'Atlantique.

(Avec Danilo Masoni à Milan, édité par Véronique Tison)