Selon Dominic Rossi, Global Chief Investment Officer pour les actions chez Fidelity Worldwide Investment, la principale relation qui va continuer de déterminer l'évolution des marchés d'actions est l'impact cumulé de la baisse des prix des matières premières et de la hausse du dollar. Le prix du pétrole a désormais chuté de près de 25 % depuis juillet 2014 et il est fort probable que son recul se poursuive compte tenu du changement structurel que connaissent les dynamiques de l'offre sous l'effet de l'augmentation de la production des hydrocarbures de schiste aux États-Unis.

Le dollar s'est fortement apprécié face aux autres principales devises au cours des derniers mois, rappelle Dominic Rossi. Le problème est que lorsque la première devise de réserve mondiale s'apprécie, les prix des autres actifs baissent, surtout ceux des matières premières comme le pétrole qui sont libellés en dollars. La situation est donc inverse à celle qui avait prévalu entre 2003 et 2008, lorsque la dépréciation du dollar s'était traduite par une hausse des prix des matières premières et avait aidé à soutenir les marchés émergents.

L'appréciation du dollar est la conséquence des améliorations structurelles de ces dernières années outre-Atlantique, explique le gérant. Elles sont certes perceptibles depuis un certain temps déjà, mais c'est le contexte monétaire qui a changé. Jusqu'à une date récente, le caractère accommodant de la politique monétaire avait empêché toute appréciation du billet vert. Compte tenu de la perspective d'un relèvement des taux d'intérêt en 2015, parallèlement à l'intensification de l'assouplissement quantitatif en Europe et au Japon, cet obstacle a désormais été levé. Le dollar pourrait ainsi s'orienter à la hausse de manière durable et prononcée, tout comme pourrait l'être la baisse des prix des matières premières. Une telle combinaison s'est généralement révélée favorable aux actions américaines.