Ce contrat, d'un montant évalué à 3 milliards d'euros, donne encore un peu plus de visibilité aux ex-chantiers de l'Atlantique, dont le carnet de commandes était déjà plein jusqu'en 2026.

L'annonce en a été faite sur place par le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, à l'occasion d'une triple cérémonie protocolaire : la première avait été organisée pour célébrer la découpe de la première tôle du MSC Meraviglia-Plus II, la seconde pour l'assemblage des pièces du MSC Grandiosa puis enfin la troisième pour la mise à flot du MSC Bellissima.

Le locataire de Bercy a également annoncé que l'entreprise allait abandonner le nom de son ancien actionnaire sud-coréen STX et retrouver son nom de "Chantiers de l'Atlantique".

Bruno Le Maire a par ailleurs tenu à rassurer les salariés des chantiers navals sur la "solidité" de l'accord franco-italien sur la fusion de STX France et de son concurrent italien Fincantieri.

"J'aurai un entretien dès la semaine prochaine avec mon homologue italien pour lui redire que cet accord est un accord stratégique, qui dépasse les petites irritations politiques du moment", a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances.

Le rachat de STX France par Fincantieri, qui devait initialement être bouclé pour la fin du mois, a en effet été repoussé dans l'attente d'une décision des autorités de la concurrence. Les chantiers navals de Saint-Nazaire vont donc faire l'objet d'une nouvelle nationalisation "temporaire" en attendant.

Le directeur général de STX France a quant à lui tenu à remercier la famille propriétaire de MSC pour sa "longue relation de confiance" avec son entreprise.

" Je suis malheureux d'entendre dire, ici ou là, que cette relation pourrait être ponctuelle ou dictée par des petits intérêts personnels", a déclaré Laurent Castaing à propos des soupçons de conflit d'intérêts qui pèsent sur Alexis Kohler.

Le secrétaire général de l'Elysée fait l'objet d'une enquête du parquet national financier (PNF) pour prise illégale d'intérêt et trafic d'influence à la suite d'une plainte de l'association anticorruption Anticor.

L'association s'interroge sur les conditions dans lesquelles Alexis Kohler a exercé des fonctions publiques en France, tout en ayant des liens de famille et de travail avec MSC. Il a notamment représenté à partir de 2010 l'Agence des Participations de l’État (APE) auprès de STX France.

Emmanuel Macron, qui avait refusé dans un premier temps de s'exprimer sur le sujet, avait salué le 7 juin la "probité exemplaire" de son proche conseiller.

"Mon équipe a toute ma confiance", avait dit le chef de l’État à des journalistes à bord de l'avion le menant d'Ottawa à Montréal, au deuxième jour de sa visite au Canada pour le G7.

(Guillaume Frouin, avec Arthur Connan, édité par Yves Clarisse)