PARIS, 27 juillet (Reuters) - La France a décidé jeudi de nationaliser STX France pour obtenir du groupe italien Fincantieri, l'actionnaire majoritaire des chantiers navals de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), qu'il accepte d'en partager le capital à parité avec des intérêts publics français.

Voici les principales réactions à cette décision.

* LA DIRECTION de STX France, dans un communiqué.

"Ce nouveau délai est fâcheux car il prolonge une longue période d’incertitude qui est nuisible à notre entreprise, notamment au développement de nos activités nouvelles et au montage de nos financements.

"Pour autant, nous comprenons cette décision en cohérence avec les principes de préservation des intérêts nationaux exprimés par le Président de la République à Saint-Nazaire le 31 mai dernier, et qui n’ont pu trouver d’écho favorable à ce jour du côté du groupe Fincantieri.

* DAVID SAMZUN, maire socialiste de Saint-Nazaire

"Cette nationalisation, provisoire, me semblait (...) indispensable du fait du comportement incertain du groupe italien Fincantieri, qui avait refusé de signer un accord leur garantissant 50% du capital des chantiers. Par ailleurs, le risque éventuel de voir partir une partie de la filière de production en dehors de France et de Saint-Nazaire suscitait de graves conséquences pour notre territoire."

* LA CGT de STX Saint-Nazaire, dans un communiqué

"Dans ce bras de fer entre deux gouvernements libéraux, où chacun souhaite que ses actionnaires nationaux rachètent les entreprises de l’autre, l’Etat Français s’offre une image de défenseur de l’industrie et des salariés à bon prix.

"Il faut bien sûr protéger le site industriel, mais il faut surtout protéger tous les salariés du site (...). "Et au vu des mesures antisociales que le gouvernement Macron souhaite mettre en place (casse du Code du travail, mise en place des CDI de chantier), on peut craindre qu’il n’y ait rien à attendre de la préemption sur le contenu social de l’entreprise."

* CHRISTOPHE MOREL, CFDT Saint-Nazaire, sur BFM TV

"Ça va donner du temps pour rediscuter effectivement avec les Italiens sur un projet d'accord qui nous paraissait plutôt équilibré à 50% de part et d'autre entre l'Italie et la France.

"Il faut continuer à monter un projet industriel. On a besoin de se développer, on a besoin d'investissements. On a besoin aussi de financements pour tous ces projets donc on a besoin d'un acteur industriel et d'un actionnaire fort. Effectivement, l'Italien Fincantieri présente toutes les caractéristiques pour ça. Maintenant, il faut trouver un accord qui soit équitable entre les deux parties, entre l'Italie et la France."

* BRUNO RETAILLEAU, président de la région Pays-de-la-Loire et président du groupe LR au Sénat, sur BFM TV

"L'Etat doit rester avec une minorité de blocage mais l'Etat n'a pas vocation à fabriquer des paquebots pour les croisiéristes du monde entier.

"On a un double intérêt, le développement avec l'emploi et en même temps nos intérêts militaires.

"Nous sommes très très attentifs à ce que l'entrée en capital d'un concurrent (...) donne en contrepartie des garanties pour que cet ancrage territorial ne souffre pas justement à terme par exemple de diminution d'emploi ou alors de délocalisation des commandes."

* UGO BERNALICIS, député de La France insoumise, sur BFM TV

"Si on n’arrive pas à se mettre d'accord avec un investisseur privé qui préserve les intérêts de notre pays et au final l'intérêt général, il faudra en prendre toutes les conséquences et effectivement que le caractère provisoire, peut-être, se poursuive au-delà de ce qu'avait prévu le ministre."

"C'est une bonne mesure mais en même temps elle est plutôt contrainte. Ce qui est dommage c'est qu'on subisse le calendrier des investisseurs, on aurait pu anticiper tout ça et que l'Etat se positionne bien plus tôt dans la négociation."

* FRONT NATIONAL, dans un communiqué

"Le Front National salue la décision du gouvernement de nationaliser les chantiers de Saint-Nazaire, conformément à ce que nous réclamions depuis des années, au nom de la préservation des intérêts stratégiques et industriels de la France.

"La France a besoin d'un État stratège, avec une vision claire, capable d'agir pour protéger mais aussi développer notre industrie, dans tous les domaines." (Service France, édité par Yves Clarisse)