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ROME, 27 juillet (Reuters) - La décision de la France de nationaliser temporairement les chantiers navals STX France pour empêcher une entreprise italienne d'en prendre le contrôle est "grave et incompréhensible", ont déclaré jeudi les ministres italiens de l'Economie et de l'Industrie.

Le ministre de l'Economie Pier Carlo Padoan et son homologue à l'Industrie Carlo Calenda ont ajouté qu'il n'y avait aucune bonne raison pour que les chantiers navals Fincantieri ne soient pas majoritaires dans STX France.

"Le nationalisme et le protectionnisme ne sont pas un socle acceptable sur lequel établir des relations entre deux grands pays européens", disent les deux ministres dans un communiqué. "Réaliser des projets en commun nécessite confiance et respect mutuels", ajoutent-ils.

La France a décidé jeudi de nationaliser STX France pour obtenir du groupe italien Fincantieri qu'il accepte d'en partager à parité le capital avec des intérêts publics français.

L'Etat français possède un tiers de STX France et disposait jusqu'à ce vendredi d'un droit de préemption sur le solde du capital, dont Fincantieri a été désigné au printemps comme repreneur auprès de sa maison mère sud-coréenne en difficulté.

Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a indiqué qu'il se rendrait à Rome dès mardi pour reposer les bases d'une discussion avec ses homologues italiens et s'est dit confiant de trouver "dans les semaines qui viennent un accord satisfaisant pour les deux parties".

Dans leur communiqué, les deux ministres italiens disent ne pas comprendre pourquoi une entreprise sud-coréenne a été autorisée à acheter deux tiers du capital de STX et non une entreprise italienne.

"L'accord (sur la participation de Fincantieri) garantissait la protection des emplois en France et du savoir-faire français à travers une gouvernance équilibrée et dans une perspective authentiquement européenne", ajoutent-ils.

"Nous recevrons le ministre Le Maire mardi prochain à Rome et nous écouterons la proposition du gouvernement français à partir de ce point d'équilibre."

(Crispian Balmer, Wilfrid Exbrayat et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)