Milan (awp/afp) - Le géant italien de la défense et de l'aéronautique Leonardo-Finmeccanica a revu à la hausse jeudi ses objectifs 2016 grâce au contrat signé avec le Koweït pour la livraison de 28 Eurofighter et après un premier trimestre marqué par une forte augmentation de son bénéfice net.

Le groupe italien a amorcé l'an passé une importante transformation, qui l'a conduit à céder ses activités de transport, pour se recentrer sur son coeur de métier, devenir une entreprise unique et pour finir à changer de nom.

Le 5 avril, le groupe a signé le plus important contrat de son histoire, pour la livraison de 28 avions Eurofighter Typhoon, avec le ministère koweïtien de la Défense. Leonardo-Finmeccanica, qui sera le premier fournisseur dans le cadre du consortium Eurofighter, recevra quelque 60% du montant total du contrat, qui avoisine les huit milliards d'euros.

Ce contrat a permis au géant italien de revoir une grande partie de ses objectifs à la hausse pour cette année.

Leonardo-Finmeccanica vise désormais des commandes de l'ordre de 20 milliards d'euros, contre 12,2 à 12,7 milliards d'euros précédemment, un flux de trésorerie disponible (FOCF, "free operating cash-flow") de 500 à 600 millions, contre 300-400 millions auparavant, et une dette réduite à 2,8 milliards d'euros, contre 3 milliards anticipés précédemment.

Ces chiffres marquent une nette amélioration par rapport à 2015, une année durant laquelle les commandes s'étaient élevées à 12,4 milliards, le flux de trésorerie à 307 millions, tandis que la dette atteignait 3,278 milliards fin décembre.

Le groupe a précisé maintenir inchangés ses autres objectifs pour 2016, à savoir une amélioration de sa rentabilité, avec un Ebita (bénéfice avant impôt, intérêts et amortissement) dans une fourchette comprise entre 1,22 et 1,27 milliard d'euros, mais un recul de son chiffre d'affaires, entre 12,2 et 12,7 milliards d'euros (contre 12,995 milliards en 2015).

"Les activités (induites par le contrat avec le Koweït, ndlr) couvriront huit ans, avec un impact économique qui sera négligeable en 2016 mais qui augmentera progressivement et sera particulièrement significatif à partir de 2019", a souligné le groupe.

- 'Début d'année solide' -

Au premier trimestre, Leonardo-Finmeccanica a vu son bénéfice net quasi multiplié par six, à 64 millions d'euros, un résultat supérieur aux attentes, les analystes tablant, selon le consensus de Factset Estimates, sur 6 millions d'euros.

L'Ebita a quant à lui progressé de 4,5% à 164 millions d'euros, en ligne avec les prévisions des observateurs.

Les ventes sont en revanche inférieures, atteignant 2,536 milliards d'euros, en recul de 4,4%, contre 2,758 milliards anticipés par les analystes.

Les nouvelles commandes s'élèvent pour leur part à 2,654 milliards d'euros, contre 2,529 milliards prévus par les analystes. Ce chiffre ne prend pas en compte le contrat avec le Koweït, qui sera inclus dans le carnet de commandes une fois le premier paiement en avance reçu, "probablement au deuxième trimestre", a précisé le groupe.

Le patron du groupe, Mauro Moretti, a fait état devant la presse de "résultats incroyables".

Lors d'une conférence avec les analystes, le directeur financier du géant italien, Gian Piero Cutillo, a évoqué de son côté "un début d'année solide", avec un "portefeuille aujourd'hui beaucoup mieux équilibré". "La profitabilité continue à s'améliorer, nous sommes en ligne avec notre plan industriel", a-t-il souligné.

Malgré ces résultats, le titre a chuté jeudi de 2,99% à 10,69 euros à la Bourse de Milan, qui était quasi à l'équilibre, sur fond d'inquiétudes notamment sur le secteur des hélicoptères.

"Nous avons des problèmes avec les hélicoptères, que nous affrontons bien, beaucoup mieux que nos concurrents et je pense que nous pouvons envisager le futur avec tranquillité", a déclaré à ce sujet M. Moretti.

Les actionnaires de Finmeccanica ont voté fin avril en faveur du changement de nom du groupe, qui s'appellera à partir du 1er janvier 2017 Leonardo en hommage à l'inventeur italien Léonard de Vinci. Jusqu'au 31 décembre 2016, le groupe, né il y a 68 ans, doit s'appeler Leonardo-Finmeccanica pour permettre la transition.

afp/rp