Fnac-Darty chute de 3,22% à 93,05 euros. Les investisseurs semblent prendre le prétexte du ralentissement de la croissance du groupe en France pour prendre des bénéfices sur la valeur : Fnac-Darty bondit toujours de plus de 59% sur un an glissant contre 9% pour le SBF 120. Au quatrième trimestre, l'enseigne de distribution spécialisée a vu ses ventes progresser de seulement 0,4% en organique dans l'Hexagone, son principal marché. Cette croissance est très loin du compte pour les analystes qui tablaient sur une croissance organique comprise entre 2% et 3% en France.

Parmi eux, Kepler Cheuvreux fait amende honorable en soulignant que les données de la Banque de France faisant état d'une baisse des ventes du commerce de détail en France en décembre (-2,3%) et sur l'ensemble du trimestre (-1,9%) ont rapidement suggéré que sa prévision serait trop "agressive".

Du fait de cette fin d'année moins dynamique prévu, le chiffre d'affaires total de Fnac-Darty pour l'exercice est ressorti légèrement sous les attentes : à 7,448 milliards, en progression de 0,5% en organique, il rate de quelques dizaines de millions d'euros le consensus qui le donnait à 7,465 milliards.

Toutefois, le groupe est parvenu à compenser ce manque à gagner au niveau de son Ebitda par un déploiement plus rapide que prévu des synergies liées à l'intégration de Darty. Ainsi, en 2017, les synergies ont atteint 85 millions d'euros, soit plus de 65% de l'objectif de fin 2018. Le groupe avait prévu de réaliser 60% de son programme sur 2017. Dans le détail, les négociations annuelles avec les fournisseurs, ainsi que la renégociation des contrats d'achats indirects, ont permis de capitaliser sur la nouvelle dimension du groupe. De plus, la convergence des systèmes IT progresse conformément au plan de marche tandis que la mise en place de la nouvelle organisation, pour les fonctions siège en France, est en cours de finalisation.

Fnac-Darty n'a pas profité de cette publication pour préciser ses perspectives 2018. Le groupe continue de les intégrer dans des prévisions de moyen terme qui visent une croissance supérieure à ses marchés et une marge opérationnelle courante de 4.5% à 5%, hors impact des accords à l'achat avec Carrefour.