Le chiffre d'affaires a, lui, diminué de 3% à 34,9 milliards de dollars en raison des coûts de lancement du pickup F-150, dont ceux liés à la fermeture d'un site à Dearborn (Michigan), qui produit ce véhicule. Le consensus le donnait à 33,11 milliards de dollars.

Le deuxième constructeur automobile américain a expliqué que les résultats ont pâti d'une baisse des volumes de gros de 3% et des coûts de rappel, ainsi que d'une pénurie de pièces de la part des fournisseurs, expliquant en particulier la diminution des volumes.

Le directeur financier, Bob Shanks, a dit que Ford ne pourrait pas récupérer au quatrième trimestre toute la production perdue du fait du manque de pièces.

"Aucune raison particulière de vendre ou d'acheter l'action", a réagi Adam Jonas, analyste de Morgan Stanley. "Sur la foi des résultats et des perspectives, nous ne pensons pas qu'il y a lieu de changer les prévisions de façon notable".

Le bénéfice net du constructeur automobile a été de 835 millions de dollars, soit 0,21 dollar par action, contre 1,27 milliard (0,31 dollar) il y a un an. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est de 0,24 dollar alors que les analystes financiers avaient anticipé sur cette base 0,19 dollar, selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S/.*

Les résultats en Amérique du Nord et un taux d'imposition moins lourd expliquent ce dépassement du consensus, a expliqué le directeur financier.

La marge opérationnelle de 7,1% en Amérique du Nord au troisième trimestre est inférieure à celle de 9,5% que General Motors a annoncée jeudi. Hors coûts de rappel, la marge aurait été de 10,2%, inférieure encore aux 10,9% de l'an passée, ce qui s'explique une fois de plus par les coûts de lancement du F-150, a observé Bob Shanks.

Une hausse des prix a ajouté près de 600 millions de dollars au résultat de Ford, près de la moitié de cette somme trouvant sa source en Amérique du Nord.

Ford maintient sa prévision d'un bénéfice imposable inchangé à environ six milliards de dollars, hors éléments exceptionnels, prévision qu'il avait abaissée fin septembre, alors qu'elle était auparavant de sept à huit milliards de dollars.

Le constructeur continue de perdre de l'argent en Europe et en Amérique du Sud, tout en restant rentable en Amérique du Nord et en Asie. La perte en Europe s'est aggravée à 439 millions de dollars contre 182 millions un an auparavant, en raison surtout de la Russie. En Chine, Ford a atteint une part de marché de 4,7%, la plus haute jusqu'à présent.

(Bernie Woodall et Ben Klayman, Benoît Van Overstraeten et Wilfrid Exbrayat pour le service français)