Fosun a déboursé 91,9 millions de livres (127,1 millions d'euros) pour entrer au capital du plus ancien groupe de tourisme en activité au monde, et il souhaite doubler sa participation, a-t-il précisé dans un document transmis à la Bourse de Hong Kong.

"Nous n'avons pas en projet de racheter Thomas Cook", a toutefois déclaré Qian Jiannong, le président de sa division touristique, à la presse à Londres.

De son côté, Thomas Cook a expliqué dans un communiqué s'attendre à ce que l'entrée de Fosun à son tour de table ait un impact favorable sur ses bénéfices à partir de l'exercice fiscal qui débutera en octobre, dans l'hypothèse où les projets prévus dans le cadre de l'accord financier soient mis en oeuvre cette année.

L'un de ces projets porte sur les opportunités de coopération avec Club Med, que Fosun entend redresser en Europe et développer sur les marchés émergents, dont la Chine.

Le groupe chinois a mis sur la table 939 millions d'euros pour emporter en janvier la bataille pour le contrôle du Club Med, face à l'homme d'affaires italien Andrea Bonomi.

"L'investissement dans Thomas Cook vient compléter certains investissements récents du groupe dans le secteur, créant des opportunités de nouvelle création de valeur", explique le président de Fosun Guo Guangchang, dans le document boursier.

Thomas Cook explique que l'opération lui permettra entre autres de développer une offre hôtelière plus spécialisée et, à moyen terme, de s'ouvrir le marché du tourisme en Chine en y développant des chaînes d'hôtels.

L'achat de Fosun, également premier actionnaire de CITS, le premier réseau chinois d'agences de voyages, a été réalisé par la filiale Companhia de Seguros par le biais d'une émission d'actions nouvelles au prix unitaire de 125,59 pence. Le prix représente une prime de 4,1% sur le cours de clôture de Thomas Cook jeudi.

L'action affichait un bond de 13,6% à 137,24 pence à 8h44 GMT à la Bourse de Londres.

Le groupe britannique, fondé en 1841 par l'homme qui lui a donné son nom, poursuit un programme de réduction des coûts et affirme qu'il connaîtra une croissance cette année en dépit de conditions qui restent difficiles en Europe.

Il a subi une perte d'exploitation de 53 millions de livres (73,2 millions d'euros) sur le trimestre à fin décembre, en baisse de 42% sur un an.

(Adam Jourdan et Sarah Young, Wilfrid Exbrayat et Marc Angrand pour le service français)