Jeudi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne faisait preuve d'un calme rare face à ses principales contreparties, en tentant de digérer les conséquences du “Brexit”. A cette heure, l'euro grappille symboliquement 0,10% contre le dollar américain, à 1,1139, tout restant presque parfaitement neutre contre le sterling britannique (+ 0,07% à 0,8286) et le yen nippon (+ 0,01% à 114,55), et en se tassant de 0,18% face au franc suisse, à 1,0879.

Une semaine après le succès inattendu du Brexit lors du référendum britannique, les opérateurs en sont toujours en train de refaire leurs comptes.

'Le Brexit, quel Brexit ?', s'amusent ce matin les cambistes de Société Générale, en constatant la reprise des indices d'action, notamment dans les pays émergents et celui de la Bourse de Londres.

“Le Brexit aura lieu. Cette petite phrase a l'air simpliste mais la question se posait clairement ces derniers temps, à l'issue du vote historique de jeudi dernier. Les rumeurs autour de cette 'fameuse' pétition appelant à revoter et la lenteur de Cameron à acter le divorce européen via l'article 50 ont fait planer un certain doute”, commentent ce matin les analystes de XTB France.

L'incertitude politique reste forte, portée dernièrement par le succès de la pétition en faveur d'un second référendum au Royaume-Uni afin de tenter de revenir sur le Brexit voté la semaine dernière. Mais cette perspective semble peu réaliste à de nombreux spécialistes. La procédure de sortie du Royaume-Uni de l'UE devrait donc bien s'engager, même si elle s'annonce aussi longue qu'incertaine.

Chez Aurel BGC, on se veut rassurant : “la réaction de court terme (au Brexit) est encore loin d'être effacée. Mais le marché des changes confirme l'absence de 'panique' des investisseurs institutionnels qui ne délaissent pas massivement les actifs britanniques ou européens face aux incertitudes politiques en Europe”, juge Aurel BGC ce matin.

Il est vrai que l'indice d'actions britannique FTSE 100 a déjà récupéré la totalité du terrain perdu. En revanche, les dégâts sont toujours importants du côté des changes, nombreux étant les analystes à anticiper une récession outre-Manche en 2017. Sur les cinq dernières séances, le sterling dépare de 13,7% face au yen, de 13% contre le réal brésilien, de 10,5% contre le dollar américain, d'environ 9% contre la plupart des devises d'Asie et de 8,1% face à la monnaie unique européenne.

'Les investisseurs n'ont pas d'idée claire de la manière dont le Royaume-Uni quittera l'Union européenne et de ce que cela signifiera, un état d'esprit indécis qui pourrait durer un certain temps', estime Société Générale.

En attendant, face au risque conjoncturel que le Brexit fait peser sur la zone euro, XTB France estime qu'“une augmentation (du) Quantitative Easing ('planche à billets' de la BCE) à 100 milliards d'euros par mois, en plus d'une extension d'au moins six mois de la durée de celui-ci, est à prévoir.”

Au chapitre des statistiques du jour, on notera que le taux d'inflation annuel de la zone euro a augmenté de 0,2 point à +0,1% au mois de juin, d'après une estimation rapide.

Cet après-midi aux Etats-Unis, on guettera les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, puis l'indice d'activité PMI pour la région de Chicago.

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