C’est la première conséquence managériale du rachat de Gameloft par Vivendi : les administrateurs de l’éditeur de jeux vidéo ont annoncé ce matin qu’ils démissionnaient de leurs postes aujourd’hui même. La direction de Gameloft est désormais assurée par Alexandre de Rochefort, nommé à la tête des 39 filiales de Gameloft, sur demande de l’actionnaire majoritaire. Le nouveau patron du groupe n’est toutefois pas un inconnu puisqu’il était depuis juillet 2000 Senior vice-président et directeur Administratif et financier de Gameloft.

Cette évolution de la direction du groupe n'est pas vraiment une surprise tant les dirigeants de Gameloft, issus en partie de la famille fondatrice Guillemot, se sont opposés à la prise de contrôle de Vivendi. Ce dernier détient désormais plus de 95% du capital de Gameloft, ce qui explique aussi la faible variation du titre (+0,26% à 7,66 euros) à l'annonce de cette évolution du Conseil.

Dans leur communiqué, les administrateurs démissionnaires ont d'ailleurs de nouveau dénoncé l'opération hostile menée par le groupe de médias. " Le conseil d'administration n'a eu de cesse de dénoncer l'absence totale de stratégie et de vision de Vivendi compatible avec le métier du jeu mobile et donc avec l'intérêt de Gameloft. Sur le plan managérial, les pratiques de Vivendi sont clairement aux antipodes de la vision qu'ont le conseil et le management de la gestion des équipes et des talents qui a fait le succès de Gameloft ", écrivent-ils.

Dans ce contexte, personne ne pouvait imaginer que les dirigeants du groupe pourraient travailler avec un actionnaire qu'ils ont combattu aussi frontalement.

L‘enjeu pour Vivendi est désormais de circonscrire les départs de Gameloft. En effet, la démission des administrateurs et le changement de président est la première évolution notable. Mais lorsque le groupe de médias a commencé sa montée au capital de Gameloft, nombre d'observateurs ont pointé le risque de voir partir les équipes créatives du studio d'édition de jeux vidéo.

La réaction de ces dernières à la prise de contrôle par Vivendi permettra sans doute au groupe de médias de se faire une idée de ce qui pourrait l'attendre s'il poursuivait sa montée au capital d'Ubisoft. Egalement fondé par la famille Guillemot dans l'univers des jeux vidéo, Ubisoft est également une cible pour Vivendi qui en détient 20,10%.