GDF Suez (-2,26% à 18,63 euros) a enregistré la plus forte baisse du CAC 40 mercredi soir à la clôture de la Bourse de Paris après l'annonce, par le télédiffuseur belge VRT, de l'arrêt, peut-être définitif ou "au mieux" jusqu'au printemps prochain, de deux réacteurs nucléaires exploités par Electrabel, filiale belge de GDF Suez. Ce n'est pas la première fois que les deux réacteurs incriminés, en l'occurrence le Tihange 2 et le Doel 3, montrent des signes de faiblesse.

En effet, dès 2012, l'autorité belge de sûreté nucléaire avait ordonné leur mise à l'arrêt temporaire à cause de microfissures dans les parois des cuves principales.

Les deux réacteurs avaient ensuite été relancés au mois de mai 2013 mais à nouveau arrêtés en mars dernier pour des inspections complémentaires. Selon les premiers éléments à disposition de la VRT, ces examens ont révélé des fragilités supplémentaires sur les parois des cuves.

Si ces résultats venaient à être confirmés, Doel 3 et Thiange 4, d'une capacité respective 1 008 et 1 006 mégawatts, pourraient demeurer à l'arrêt jusqu'au printemps prochain. Toutefois, selon la VRT, il existe un risque de plus en plus important pour que ces réacteurs cessent leur activité de manière définitive.

Par ailleurs, la Tranche 4 de Doel, dont la turbine est endommagée, figure également dans le collimateur des autorités belges de la sûreté nucléaire et demeure inactive depuis le 7 août dernier. A eux trois, les réacteurs à l'arrêt représentent plus de la moitié des capacités de production nucléaire de la Belgique.

Pour compenser l'effet de cette perte de production, la Belgique pourrait être contrainte d'importer davantage d'électricité ou passer à une production au gaz, alors que l'hiver approche à grand pas.

Un aspect à prendre en considération puisque le pays qui importe notamment près d'un tiers de son gaz de Norvège et un quart des Pays-Bas, risquerait de se retrouver en concurrence avec d'autres nations sur le marché de l'énergie dans un contexte de tensions de l'offre provoquées par la crise qui se prolonge entre l'Ukraine et la Russie.