Rapperswil-Jona (awp) - Geberit a vu son chiffre d'affaires prendre l'ascenseur l'an dernier, grâce notamment à la consolidation sur douze mois du céramiste finlandais Sanitec, repris en février 2015. L'opération a plus que compensé la perte de revenus liée à la cession en juin dernier du fabricant de cabines de douche Koralle, racheté par Arbonia.

Le chiffre d'affaires additionnel de ce jeu de cessions-acquisitions s'est élevé à 32 mio CHF, a indiqué en conférence téléphonique le directeur général (CEO) Christian Buhl. L'effet positif des variations monétaires s'est élevé à 18 mio CHF.

La croissance organique, de 6,4%, s'est de surcroît avérée supérieure aux projections de la direction comme de nombre d'observateurs, en dépit d'une perte de vitesse sur la fin de l'exercice. Le chiffre d'affaires s'est établi à 2,81 mrd CHF. Les ventes organiques s'entendent élaguées des recettes en janvier de Sanitec ainsi que du second semestre 2015 de Koralle.

Les recettes s'inscrivent dans le haut de la fourchette du consensus AWP, qui articulait des ventes de 2,78 à 2,81 mrd CHF.

DIVERGENCES RÉGIONALES

Le Vieux continent demeure de loin le premier marché de l'équipementier de salles d'aisance, où la performance a été emmenée par les pays nordiques et germaniques, à l'exception notable de la Suisse.

Les régions septentrionales ont ainsi dopé leur contribution réelle de 18,2% à 306,3 mio CHF. Outre-Rhin, le premier débouché de Geberit a enflé de 7,9% à 861 mio. Le marché domestique a grappillé 1,9% à 281,0 mio. Royaume-Uni et Irlande ont reculé de 2,3% à 123,2 mio.

La croissance devrait rester de mise en Allemagne, même si M. Buhl déplore un manque d'installateurs. La contribution de la Suisse devrait croître de manière plus modeste et l'Autriche risque d'essuyer un ralentissement. La direction anticipe un regain de demande en France.

Les expectatives demeurent plus réservées pour le Royaume-Uni, en raison des incertitudes liées au processus de sortie de l'Union européenne. Les conséquences d'un Brexit "dur" restent toutefois difficiles à évaluer, a rappelé le grand patron.

Les ventes se sont enrobées de 2,5% en zones Amériques à 93,6 mio CHF et de 3,1% à 77,4 mio en Asie-Pacifique. Moyen-Orient et Afrique ont grignoté 0,9% à 67,9 mio.

La dynamique s'est comme attendu quelque peu enrayée au dernier trimestre, avec une croissance organique de 6,3% et réelle de 2,5%, pour un chiffre d'affaires de 636,6 mio CHF. Suisse (-9,3%), France (-2,2%) et Grande-Bretagne (-9,6%) ont marqué le pas.

La direction anticipe pour 2016 une marge opérationnelle ajustée de 28,5%. Synergies tirées de l'intégration de Sanitec, effets d'échelle et baisse des prix des matériaux auront ainsi permis d'améliorer la rentabilité en comparaison annuelle. Les frais d'acquisition et d'intégration, bien que persistants, s'avéreront nettement moindre qu'en 2015.

CONCERT DE LOUANGES

Les analystes accueillent unanimement une performance au pire conforme à leurs projections, mais certains s'affichent désormais blasés par les bonnes surprises du groupe. Seule la valorisation élevée du titre retient ces derniers de le recommander à l'achat.

Geberit est une nouvelle fois parvenu à surpasser les attentes du consensus, salue ainsi Vontobel. Les perspectives 2017 pour la construction en Europe laissent augurer une poursuite de la croissance sur l'exercice en cours. Société générale anticipe une nouvelle accélération de la croissance organique à 8,8% en 2017, puis un ralentissement à 7,0% en 2018.

La croissance organique affichée par Geberit a de quoi faire pâlir d'envie les autres sous-traitant du bâtiment européens, souligne la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Pour autant, la répétition des bonnes surprises a déjà porté le cours du titre à un niveau jugé onéreux bien que justifié.

La nominative Geberit a terminé mardi en tête des valeurs vedette. Le titre a pris 2,3% à 424,60 CHF, dans un SMI en baisse de 0,70%.

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