Rapperswil-Jona (awp) - Geberit a bouclé le premier semestre sur des résultats supérieurs aux attentes du marché à tous les niveaux. L'intégration de Sanitec a pris de l'avance sur le calendrier et les synergies devraient déployer pleinement leurs effets encore cette année. L'amélioration de marges déjà élevées laisse les analystes pantois, alors que l'action est portée aux nues.

Entre janvier et juin, le bénéfice net a bondi de près de moitié pour atteindre 316,3 mio CHF, indique le spécialiste des techniques sanitaires mardi dans son rapport d'étape.

Le chiffre d'affaires net a progressé de 13,2% à 1,48 mrd CHF. Le flux de trésorerie opérationnel (Ebitda) ajusté a enregistré un bond de 18,4% à 441,9 mio, pour une marge afférente de 29,9%, en hausse de 1,4 point de pourcentage (pp).

Toujours sur une base ajustée, le bénéfice d'exploitation (Ebit) est ressorti à 390,4 mio CHF (+19,9%) et le bénéfice net à 333,2 mio (+23,6%), précise le communiqué.

La copie rendue par le groupe saint-gallois dépasse les projections de l'ensemble des analystes sollicités par AWP. Seul l'Ebit ajusté se situe dans le haut de la fourchette de 360,0 à 401,3 mio CHF.

RÉALISATION DE SYNERGIES DÈS 2016

L'intégration du céramiste finlandais Sanitec, racheté en 2015, continue de se dérouler conformément aux prévisions. Cette année, le groupe met l'accent sur l'harmonisation des processus et la réalisation des synergies qui devraient pleinement déployer leurs effets encore cette année.

Lors d'une téléconférence, le directeur général (CEO) Christian Buhl a confirmé qu'une grande partie des 45 mio CHF visés devraient être enregistrée dès 2016, et non en 2017 comme initialement annoncé.

La vente de l'unité Koralle à AFG Arbonia Forster, annoncée fin juin et dont la finalisation, sujette à l'approbation des autorités de la concurrence, est attendue au 3e trimestre, ne devrait se solder ni par un bénéfice, ni par une perte comptable, selon le CEO.

Par région, le groupe a vu ses ventes progresser de 7,5% en Europe, aussi bien au niveau organique qu'en monnaies locales. Les principaux débouchés que sont l'Allemagne (+6,4%), l'Italie (+6%) et la Suisse (+4%) ont réalisé une performance qualifiée de "convaincante".

CROISSANCE DURABLE EN ALLEMAGNE

"La demande en Allemagne est très saine et durable", a affirmé le CEO à propos de l'évolution vigoureuse sur ce marché clé, qui contribue à près d'un tiers du chiffre d'affaires du groupe. Il contredit ainsi les déclarations d'homologues allemands faisant état d'une surchauffe du marché de la construction, même s'il admet que les capacités des installateurs sont proches de la saturation.

Pour le reste de l'exercice, la direction dit s'attendre à une situation toujours difficile, quand bien même certains marchés donnent des signes de redressement. Elle estime qu'au vu de l'excellente performance semestrielle, le groupe devrait boucler 2016 sur des résultats "convaincants".

La croissance du chiffre d'affaires net ajustée des effets d'acquisition et de change est attendue cette année à "environ 5%", en ligne avec l'objectif à moyen terme fixé à 4-6%, et la marge Ebitda ajustée à "près de 28%".

Au vu des 6,7% enregistrés au 1er semestre, l'objectif peut sembler modeste, toutefois, la 2e moitié de l'année est habituellement plus faible que la 1ère. A cela s'ajoute le fait que le 1er semestre a profité de deux jours ouvrés supplémentaires en comparaison annuelle. Ajusté de cet effet, la croissance organique avoisine les 5%, fait remarquer M. Buhl.

Dans la communauté financière, la performance semestrielle est unanimement saluée. La banque Vontobel est agréablement surprise par le dynamisme des ventes au 2e trimestre, en particulier en Allemagne et dans l'unité Sanitec. L'amélioration de 250 pb de la marge Ebitda, qui atteint 30,6% arrache même un "wow" d'admiration de la part de son analyste.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) prévoit de relever ses prévisions de chiffre d'affaires de 2% pour 2016 et de 40 points de base pour la marge Ebitda.

Selon UBS, la marche des affaires en Europe a posé les bases pour la forte croissance organique au 1er semestre. La banque aux trois clés voit encore un potentiel haussier pour l'action et les estimations de bénéfice, mais campe sur "neutral".

Baader Helvea estime pour sa part que les résultats au 2e trimestre, ainsi que la formulation d'objectifs annuels, justifient un relèvement substantiel des prévisions du consensus.

A la Bourse suisse, le titre a fait carton plein avant même l'ouverture de la séance et a par la suite inscrit à plusieurs reprises des records historiques s'ancrant au-dessus de 420 CHF. A 14h10, la nominative Geberit s'enrobait de 5,0% à 421,90 CHF, alors que le SMI des valeurs vedettes reculait de 0,9%.

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