Gecina accélère son recentrage sur l’immobilier de bureau. La foncière a signé avec Primonial Reim un accord portant sur la vente de l’intégralité de son portefeuille d’immobilier de santé pour 1,35 milliard d’euros, acte en mains. L’acheteur est intervenu pour le compte d'un "club deal" regroupant des investisseurs institutionnels parmi lesquels Suravenir, Aviva et un fonds géré par Amundi Immobilier.

"Cette opération s'inscrit parfaitement dans la stratégie du groupe de renforcer sa spécialisation sur le bureau à Paris", a expliqué Gecina. A l'issue de cette transaction, le portefeuille de bureaux devrait représenter plus de 75% du patrimoine total du groupe contre 68% auparavant, le reste étant constitué d'immobilier résidentiel.

En octobre, le groupe avait annoncé sa volonté d'accélérer le programme de cessions d'actifs non stratégiques et/ou matures. Son portefeuille d'immobilier de santé faisait déjà alors l'objet d'un processus de vente.

Gecina a précisé que le montant de 1,35 milliard traduit un taux de rendement net de 5,9% et une prime sur les expertises au 30 juin 2015 de l'ordre de 16%. Cette valeur servira de référence pour l'établissement des comptes 2015 de la foncière spécialisée dans les bureaux. Selon Société Générale, le prix obtenu devrait avoir un impact positif sur l'actif net réévalué de Gecina.

Cette transaction sera finalisée mi-2016, sous réserve de la levée des conditions suspensives usuelles.

En Bourse, l'action Gecina chute de 2,73% à 106,75 euros, emportée par la vague de baisse qui touche l'ensemble du marché parisien.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Première foncière française de bureaux, au patrimoine concentré sur Paris et la première couronne ;
- Patrimoine global de plus de 10 milliards d'euros, comportant les adresses les plus prestigieuses de Paris (14 % des bureaux loués à l’industrie du luxe, 2ème client après les services) ;
- Stratégie de recentrage sur les bureaux, après la sortie totale du résidentiel, avec une diversification dans la santé et les résidences étudiantes ;
- Pipeline de 1,7 Md€ ;
- Capacité à renégocier les baux et taux d’occupation des bureaux exceptionnellement élevé à 95,1 %;
- Poursuite des cessions du parc de logements pour renforcer la part du portefeuille dans les bureaux à 70 %, en 2016 ;
- Assainissement du bilan, relutif sur le bénéfice, et rendement élevé.

Les points faibles de la valeur
- Méfiance des investisseurs sur la stratégie du groupe après plusieurs changements successifs à la direction ;
- Pipeline peu réapprovisionné depuis fin 2010 (aucune livraison prévue post-2014) relativement risqué par rapport aux concurrents et recul de 66 % des investissements en 2014 ;
- Rendement plus faible que la moyenne sectorielle et valorisation supérieure à celle de ses concurrents, d’où des allègements à la moindre déception.

Comment suivre la valeur
- Forte corrélation boursière avec le niveau des taux d’intérêt, le climat des affaires et l’environnement réglementaire ;
- Impact des mesures de soutien à l’immobilier ;
- Evolution de l’actif net réévalué ou ANR, donnée-clé du secteur foncier en Bourse, à comparer au cours de Bourse ;
- Evolution du taux de vacance des immeubles, indicateur du marché immobilier, de la vitesse de commercialisation des logements et des stocks;
- Effet décalé de plusieurs trimestres des reprises des commandes dans les comptes (modèle de Vente en l’Etat Futur d’Achèvement - VEFA -) ;
- Avec un LTV à moins de 37 %, probabilité renforcée d’une hausse des investissements en 2015 ;
- Réalisation de l’objectif 2015 : hausse des cessions d’actifs à 800 M€, taux de vacance maintenu à moins de 5 % des loyers et hausse de plus de 2 % du résultat net ;
- Clarification de l’actionnariat et élargissement du flottant, avec pour premiers actionnaires les fonds Blakstone et Ivanhoë Cambrigdge ( 29,9 % du capital), devant Predica (13,4 %) et Norges Bank (9,7 %).

Immobilier
La Fédération des promoteurs immobiliers estime qu’au premier semestre 2015 les ventes de logements neufs ont bondi de 19,3% sur un an. Cette hausse s’est  même élevée à 23,1% sur le deuxième trimestre, les ventes atteignant ainsi leur plus haut niveau depuis fin 2011. Au final les stocks ont diminué et le prix moyen au mètre carré augmenté de 1%,  s’établissant à fin juin 2015 à 3900 euros. Les professionnels estiment que ces bonnes performances résultent du succès du dispositif Pinel. La disposition permettant à l'acquéreur de louer son logement à un ascendant ou un descendant le rend plus attractif pour les investisseurs. Ces derniers sont également rassurés par la suppression de l'encadrement des loyers, hors de Paris et Lille.