(Actualisation: entretien avec le directeur général Olivier Piou, cours de Bourse et commentaires d'analystes)

Le fournisseur de cartes à puce et de solutions de sécurité et d'authentification numériques Gemalto (GTO.AE) vise une croissance "à deux chiffres" de ses revenus en 2015 et ne prévoit pas d'impact financier lié à l'affaire de piratage de son système informatique par les services secrets américains et britanniques, a indiqué jeudi son directeur général Olivier Piou dans un entretien à Dow Jones Newswires.

Le groupe table aussi sur une "progression régulière du résultat annuel des activités opérationnelles" cette année, après être parvenu à atteindre son objectif d'une hausse de 10% en 2014.

Cette année, les activités de cybersécurité devraient progresser d'au moins 10% et les programmes gouvernementaux renouer avec une "forte croissance" après avoir subi l'an dernier l'impact des troubles géopoliques au Moyen-Orient, a indiqué Olivier Piou.

Les bonnes tendances d'activité dans la division paiement devraient se poursuivre, portées par les Etats-Unis et la Chine. Dans la division mobile, le scénario central reste une stabilité de l'activité, a précisé Olivier Piou, alors que le chiffre d'affaires de la branche a enregistré une croissance nulle l'an dernier.

En 2014, la rentabilité a progressé grâce aux réductions de coûts

En 2014, le chiffre d'affaires total de Gemalto a progressé de 3% à 2,46 milliards d'euros, et a augmenté de 5% à changes constants. "L'accélération annoncée de la hausse du chiffre d'affaires au second semestre ne s'est pas concrétisée", ont toutefois relevé les analystes de la banque ING.

A la Bourse de Paris, le titre Gemalto reculait de 3,8% à 69,47 euros dans la matinée, accusant le plus fort repli du SBF 120. L'objectif de résultat des activités opérationnelles a été atteint grâce à un contrôle des coûts, "ce qui signifie que nous trouvons la qualité des résultats un peu décevante", ont ajouté les analystes d'ING.

Le résultat des activités opérationnelles, qui concerne uniquement les activités poursuivies, a atteint 382,7 millions d'euros en 2014, faisant ressortir une marge de 15,5% contre 14,5% en 2013. De son côté, le résultat net est resté stable à 315,3 millions d'euros, contre 315,5 millions d'euros un an plus tôt, en raison notamment de coûts d'exploitation de l'ordre de 30 millions d'euros.

"Personne n'a demandé de rappel de cartes"

Le directeur général, Olivier Piou, a réaffirmé jeudi ne pas prévoir cette année d'impact financier significatif après la révélation d'un piratage en 2010 et 2011 par les services secrets américains et britanniques des cartes SIM qu'il fabrique pour les opérateurs téléphoniques.

"Personne n'a demandé de rappel de cartes", a assuré le dirigeant.

La semaine dernière, Gemalto a dévoilé les premières conclusions d'une enquête interne ouverte à la suite des informations publiées vendredi par le site The Intercept, dédié à l'exploitation des documents de la NSA dévoilés par le lanceur d'alerte Edward Snowden.

Selon le groupe, les services de renseignement britanniques et américains pourraient être à l'origine des "attaques particulièrement sophistiquées" menées contre ses réseaux. Mais les techniques utilisées n'ont pas pu conduire à un "vol massif" des données de ses cartes SIM, a assuré Gemalto.

Objectif relevé pour 2017

Au début du mois janvier, Gemalto a par ailleurs finalisé l'acquisition pour une valeur d'entreprise de 890 millions de dollars de SafeNet, une société américaine spécialisée dans la protection des données et la monétisation des logiciels, dont la contribution sera désormais intégrée dans les comptes du groupe.

Grâce à cette acquisition, Gemalto a confirmé mercredi le relèvement de ses objectifs fixés pour 2017. A cette date, le résultat des activités opérationnelles devrair s'inscrire à plus de 660 millions d'euros, contre un précédent objectif de 600 millions.

-Blandine Hénault, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 53; blandine.henault@wsj.com

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