Au sein d’un marché en net repli, Gemalto gagne 0,28% à 49,63 euros, bénéficiant de la force de rappel de l’offre de rachat de Thales à 51 euros par action. Comme prévu, le spécialiste de l’identité numérique et de la protection des données a dévoilé des comptes 2017 dégradés, ayant souffert de l'attentisme de ses clients avant l'avènement d'une nouvelle génération de cartes SIM et de l'accumulation de stocks de cartes bancaires aux Etats-Unis.

En 2017, son bénéfice net a chuté de 33,7% à 176,5 millions d'euros et le résultat des activités opérationnelles a reculé de 31,6% à 309,6 millions d'euros. Gemalto a atteint son objectif d'un résultat opérationnel compris entre 293 millions d'euros et 323 millions d'euros, il est vrai après quatre avertissements sur ses résultats depuis octobre 2016.

Le chiffre d'affaires a pour sa part reculé de 5% à 2,97 milliards d'euros, pénalisé en particulier par la chute de 15% à 508 millions d'euros des ventes de cartes SIM. 95% du repli de ces dernières s'explique par la pression sur les prix, a précisé Philippe Vallée, Directeur général, lors d'une rencontre avec la presse. Dans ce domaine, Gemalto est notamment concurrencé par des entreprises chinoises.

A l'occasion de cette publication, Gemalto a indiqué qu'il présenterait à partir de 2018 ses résultats financiers en deux segments : le segment Identité, Internet des objets & Cybersécurité et le segment Cartes à puces & Services d'émission. " Le maître mot sera la croissance des revenus " pour le premier segment, a précisé Philippe Vallée, et nécessitera des investissements. Il devrait ainsi afficher une croissance de l'activité à deux chiffres cette année.

Le segment Cartes à puces & Services d'émission, qui chapeaute les marchés les plus matures, sera géré en mettant l'accent sur la rentabilité via l'adaptation des coûts. Il devrait afficher une marge opérationnelle stable par rapport à 2017, où elle s'était élevée à 10%.

Au niveau de l'ensemble du groupe, le résultat des activités opérationnelles est anticipé en croissance de 5% à 9%.

Mais 2018 devrait surtout être marquée par la finalisation du rachat par Thales, prévue au second semestre. Une fois celle-ci réalisée, l'intégration de Gemalto aboutira chez le groupe de défense et d'électronique, à la création d'une septième business unit, qui sera dirigée par Philippe Vallée et réalisera un chiffre d'affaires de 3,5 milliards d'euros. Elle comprendra les anciennes activités de Gemalto, dont le nom devrait être conservé, mais aussi certains actifs dans le numérique du Thales, comme Guavus, pionnier de l'analyse des données en temps réel ou Vormetric, spécialiste de la protection des données.

Valeurs citées dans l'article : Gemalto NV, Thales