Gemalto (-8,03% à 54,39 euros) débute la semaine, comme il avait fini la précédente, ayant chuté de 11% vendredi. Le spécialiste de la sécurité numérique continue d'être pénalisé par l'annonce jeudi par Apple que ses iPad Air 2 and iPad Mini 3 seraient dotés de cartes SIM préinstallés. Son propriétaire pourra ainsi choisir son opérateur télécoms sans posséder pour autant une carte SIM que celui-ci lui aura fournie au préalable et en utilisant un simple menu déroulant.

Certains investisseurs craignent qu'il ne s'agisse d'un ballon d'essai avant d'étendre cette pratique aux iPhone. Or, Gemalto est l'un des principaux fournisseurs de cartes SIM aux opérateurs. Le groupe technologique américain avait déjà fait une tentative en ce sens en 2010, mais les opérateurs américains et européens lui avaient opposé une forte résistance.

Les cartes SIM sont stratégiques pour les opérateurs car elles leur appartiennent et représentent un lien direct avec l'abonné. Elles contiennent des informations sur l'abonné, comme la nature de son forfait, et permettent de l'identifier sur le réseau. Sans elles, ils deviendraient de « simples fournisseurs de tuyaux ».

Du fait du caractère stratégique de la carte SIM, plusieurs analystes sont sceptiques sur la capacité de la firme à la pomme et des autres fabricants de smartphones d'imposer ce modèle de carte embarquée. Ils font également remarquer que si cette menace se concrétisait, elle se traduirait par une nette baisse des volumes, mais ce marché serait alors constitué par des cartes SIM haut de gamme, un segment dominé par Gemalto et où les marges sont plus élevées. L'activation d'une carte sur un réseau nécessiterait par ailleurs de passer par une plateforme ad doc, un domaine dans lequel Gemalto est également dominateur.

Barclays est plus pessimiste que ses confrères et a abaissé sa recommandation de Surpondérer à Sous-pondérer. L'objectif de cours a, lui, été réduit massivement, de 43% à 50 euros. "L'incertitude sur la croissance à long terme devrait conduire à une nouvelle pression sur le multiple de valorisation payé par le marché", explique l'intermédiaire. Ce dernier anticipe désormais une hausse annuelle moyenne du bénéfice par action de Gemalto de 9% entre 2013 et 2017 contre 16% auparavant.

(C.J)