Les investisseurs se montrent toutefois déçus par la croissance de l'activité réalisée au second semestre et estiment que sans accélération du chiffre d'affaires les objectifs pourraient être difficiles à atteindre, certains doutant de la capacité du spécialiste français de la sécurité numérique à réduire davantage ses dépenses.

En 2014, le groupe a dégagé en 2014 un bénéfice opérationnel de 383 millions d'euros, en hausse de 10% et donnant une marge de 15,5% contre 14,6% en 2013.

Son chiffre d'affaires, à 2,465 milliards, a progressé de 5% à taux de change constants.

Les analystes attendaient en moyenne pour 2014 un bénéfice opérationnel de 347 millions d'euros et un chiffre d'affaires de 2,507 milliards, selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

Le groupe propose un dividende de 0,42 euro par action au titre de 2014 contre 0,38 euro pour 2013.

"Les résultats 2014 sont un peu légers", estime toutefois ING dans une note.

"La croissance du chiffre d'affaires au second semestre est ressortie à 5% à taux de change constants, similaire au premier semestre alors que la prévision (de l'entreprise, NDLR) était de voir une accélération au second semestre", ajoute le broker.

Gemalto a confirmé néanmoins relever son objectif de bénéfice opérationnel pour 2017 à plus de 660 millions d'euros pour prendre en compte l'impact du rachat de SafeNet.

"Gemalto ne sera sans doute pas capable de réduire ses dépenses, la croissance doit donc être au rendez-vous dans les trimestres et années qui viennent si le groupe veut tenir sa feuille de route", nuance un vendeur actions en poste à Paris.

En Bourse, l'action Gemalto recule de 2,8% à 70,10 euros vers 10h10 après avoir ouvert en hausse suite à deux gros ordres passés à l'ouverture du marché à 74 euros par titre.

Fin février, Gemalto a estimé que le piratage dont il a été l'objet en 2010 et 2011 n'avait pas pu entraîner un vol massif des clés d'encryptage de ses cartes SIM car ces attaques n'ont touché que les parties externes de son réseau, où ne sont stockées ni ces clés, ni les données de ses clients.

Le groupe avait dit ne pas s'attendre à subir de préjudice financier "significatif".

Gemalto produit chaque année deux milliards de cartes (SIM, bancaires et sécurité). Les seules cartes SIM représentent environ un tiers de son chiffre d'affaires et sa part de marché mondial est estimée à environ 50%.

(Cyril Altmeyer et Alexandre Boksenbaum-Granier)