Lanterne rouge - et de loin - de l'indice AEX 25 à Amsterdam, l'action Gemalto chutait de presque 10% ce matin, à 55,2 euros, après que le spécialiste des cartes à puces a fait état d'une activité inférieure aux attentes des analystes au cours du 3e trimestre. En cause : de nouveau le segment Mobile, pénalisé non seulement par la perte d'un client important client américain (Softcard), fait déjà connu, mais aussi par 'une baisse de la demande en Amérique latine et en Asie.' Ce qui n'empêche pas la direction de maintenir ses prévisions de résultats.

Lors du troisième quart de son exercice 2015, le groupe a enregistré un CA de 769 millions d'euros. Quoi qu'en hausse marquée de 23%, et toujours de 13% à changes constants, ce chiffre a manqué les attentes des analystes qui, selon Société Générale, étaient de 803 millions d'euros.

De plus, à changes et périmètres constants, soit en déduisant non seulement l'effet de changes, mais aussi l'acquisition de SafeNet, la hausse est de 4%, soit un fort ralentissement par rapport au premier semestre (+ 11%).

Dans le détail, le segment Paiement et identité joue toujours le rôle de locomotive (+ 51% hors changes à 469 millions d'euros).

En revanche, la division Mobile, à 299 millions de CA, recule toujours à changes constants de 17%. Facteurs explicatifs selon le groupe : 'principalement (...) la fermeture du service de paiement mobile par des opérateurs américains comme annoncé précédemment' (grosso modo la perte de Softcard), mais ce n'est pas tout. A ce facteur s'est ajouté 'une baisse de la demande en Amérique latine et en Asie. Dans ces régions où la pénétration du mobile est désormais importante, la corrélation entre l'environnement économique et la demande de SIM semble plus forte que par le passé', explique Gemalto.

Quoi qu'il en soit, le directeur général, Olivier Piou, a déclaré : 'nous réallouons nos ressources vers les activités dont la croissance est plus rapide en vue de générer en 2015 une nouvelle croissance à deux chiffres du résultat des activités opérationnelles, en route vers les objectifs revus à la hausse de notre plan de développement pluriannuel 2017'.

Bref, ni Softcard, ni les tendances difficiles en Asie et en Amérique latine n'incitent Gemalto à revenir sur les prévisions, qui ont été confirmées, tant au titre de 2015 que de 2017, exercice durant lequel un résultat opérationnel de 660 millions d'euros est toujours anticipé.

“Gemalto parie sur une accélération de la croissance dans le paiement, le M-to-M, les entreprises et les programmes gouvernementaux”, indique Aurel BGC. Mais le marché ne semble pas y croire.

'Le principal problème est toujours le même : la division Mobile', commente ce matin Société Générale. 'Certes, le marché anticipait déjà une baisse, (...) mais elle s'avère bien plus prononcée que prévu'. Dans ce contexte, le maintien de prévisions jugées optimistes ne suscite que davantage de doutes.


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